Eléments pour une théorie de la discipline organisationnelle : réflexion à partir de l'étude de la prise en compte du risque comportemental dans les banques
Auteur / Autrice : | Lionel Honoré |
Direction : | Michel Marchesnay |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de gestion |
Date : | Soutenance en 1999 |
Etablissement(s) : | Montpellier 1 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L'objet de cette recherche est la compréhension des mécanismes de la prise de risque de la banque dans le cadre de la gestion de ses relations de clientèle avec les PME. Nous essayons, dans ce travail, de comprendre le ôle joué par l'individu (le chargé de clientèle) et comment ce rôle est pris en compte, conditionné et géré par le système d'organisation de la banque. Nous partons de l'idée selon laquelle la prise de risque de la banque reste fondamentalement le fait de l'individu qui gère au plus près du terrain la relation de clientèle. Son comportement est une source irréductible de risque pour la banque. Nous nommons ce risque, le risque comportemental. Il est le facteur déterminant de l'efficacité de la prise de risque bancaire. Nous problématisons la prise en compte de ce risque par le système d'organisation de la banque en termes de discipline et d'indiscipline. Nous appuyons cette démarche sur une typologie des déviances (nous distinguons la déviance-innovation, la déviance-incompétence et la déviance-illégale), pour caractériser les comportements des individus en situation de gestion dans la banque, et sur l'analyse des modalités de leur prise en compte par ces acteurs et par le système d'organisation. Nous défendons la thèse selon laquelle, à côté des régulations de contrôle et autonome, les systèmes d'organisation peuvent générer eux-mêmes des processus de régulation de leur propre fonctionnement. Cette déviance vers l'autofinalisation, dont nous analysons les mécanismes, correspond à une perversion du fonctionnement du système d'organisation qui finalise l'action des managers et les comportements des opérationnels non plus en terme de création de valeur mais en terme de discipline. Cette déviance est initiée par l'existence d'une dialectique du risque comportemental, qui lie le risque pour l'individu de se comporter au risque que représente ce comportement pour l'entreprise. Cette dialectique est le moteur de la mise en place d'un cercle vicieux de la défiance.