Les rongeurs du sud-est de la France et de Ligurie : implications systématiques, biostratigraphiques et paléoenvironnementales
Auteur / Autrice : | Mohamed Abbassi |
Direction : | Henry de Lumley |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Terre, océan, espace |
Date : | Soutenance en 1999 |
Etablissement(s) : | Paris, Muséum national d'histoire naturelle |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de la nature et de l'Homme - Évolution et écologie (Paris ; 1995-....) |
Jury : | Président / Présidente : Henry de Lumley |
Examinateurs / Examinatrices : Christiane Denys, Emmanuel Desclaux, Thijs van Kolfschoten, Jacques Michaux, Benedetto Sala, Sophie Montuire | |
Rapporteur / Rapporteuse : Jean Chaline, Gloria Cuenca Bescós |
Résumé
Ce travail consiste en une analyse systématique, biostratigraphique et paléoécologique des faunes de rongeurs de trois gisements préhistoriques du sud-est de la France et de Ligurie datant de la fin du pléistocène moyen et du pléistocène supérieur. Le gisement du Lazaret a livré une faune de rongeurs très diversifiée allant des espèces des steppes continentales (le grand hamster), aux espèces méditerranéennes (le campagnol méditerranéen). Cette liste diffère de celles des deux autres gisements par son âge plus ancien. De nouvelles espèces ont été mise en évidence : pliomys boronensis et mimomys lazaretiensis ce qui confère a cette séquence un caractère particulier. La grotte d'arma delle manie présente également une liste de rongeurs très diversifiée. L'élément nouveau par rapport à la faune précédente, est la présence de deux espèces boréales : la siciste (sicista sp. ) Et le campagnol de male (microtus malei-oeconomus), provenant de deux couches différentes (respectivement iii et vii) qui permet l'individualisation d'au moins deux phases froides au cours du remplissage. L'abri Mochi a livré une liste moins diversifiée que les deux sites précédents. La marmotte constitue le seul élément allochtone de cette faune de rongeurs. D'autre part, l'étude paléontologique a contribué à une meilleure connaissance de l'évolution de certaines espèces. C'est le cas notamment d'arvicola, qui constitue un bon marqueur biostratigraphique surtout pour les sites du pléistocène moyen et du début du pléistocène supérieur. La question de la présence du mulot a collier (apodemus flavicolis) au pléistocène moyen reste posée, étant donne qu'il n'a été cite jusqu'à présent dans aucun gisement date de cette période en France, et que seul est mentionné le mulot sylvestre (apodemus sylvaticus). Alors qu'on retrouve les deux espèces au pléistocène supérieur en France. Le lérot (eliomys quercinus) présente des variations cycliques de la taille au cours du quaternaire ; ceci étant sans doute lié aux déplacements des faunes a l'occasion d'un changement climatique et à leurs différenciations géographiques. En général, il existe deux types de variations, temporelle et géographique et il n'est pas toujours aisé de mettre en évidence la part de chacune sur du matériel fossile. Enfin cette étude a permis - en confrontant plusieurs méthodes d'analyses paleoenvironnementales (proportion relative des espèces, cénogrammes et la méthode de calibration climatique) - une reconstitution du climat et de l'environnement de ces séquences. Ainsi, au Lazaret, à la fin du pléistocène moyen, dominait un climat froid et humide. A Arma delle Manie, au pléistocène supérieur, il y eut deux phases froides entrecoupées de phases chaudes. A l'abri Mochi, les niveaux inférieurs (h, i et j) sont plus tempérés que les niveaux supérieurs (G A C)