Le mythe de Vauvenargues : une interprétation polémique du dix-huitième siècle
Auteur / Autrice : | Chrystèle Brocherioux |
Direction : | Pierre Rétat |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 1999 |
Etablissement(s) : | Lyon 2 |
Mots clés
Résumé
La vie et l'oeuvre de Luc de Clapiers, marquis de Vauvenargues, invitent au mythe: d'une faible santé, le moraliste meurt en 1747, à l'ge de trente-deux ans, après avoir publié son Introduction à la connaissance de l'esprit humain suivie de Réflexions et Maximes, cette oeuvre, éditée en 1746, se caractérise par ses formes fragmentaires issues de la tradition morale mais révèle aussi les nombreuses influences subies par l'écrivain, du stoI͏̈cisme aux philosophies modernes, comme celle de Spinoza, tout en accordant une place prépondérante aux penseurs du dix-septième siècle, malgré le soutien de Voltaire, ses contemporains lui réservent un faible accueil mais des extraits de son ouvrage seront intégrés à l'Encyclopédie. La critique va s'emparer de ces éléments et faire du moraliste une figure exemplaire représentative de ce qu'elle accepte ou refuse du dix-huitième siècle. Comme ses contemporains, Vauvenargues place sa confiance dans la nature humaine, mais il ne cherche pas à abuser l'homme par une confiance excessive en ses facultés: il n'a donc pas participé à la décadence de la conscience humaine, de la notion du devoir et de la croyance en Dieu dont l'aboutissement est dans 1789 et la Terreur. Le mythe de Vauvenargues met en évidence les relations qu'une certaine classe politique et culturelle entretient avec le dix-huitième siècle. Il prouve aussi, par son évolution et son déclin, que l'intérêt d'une oeuvre est accru lorsqu'elle est étudiée pour elle-même, lorsqu'elle devient son propre référent. ''