Thèse soutenue

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Auteur / Autrice : Sylvain Baize
Direction : Monique Capron
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la vie et de la santé. Immunologie
Date : Soutenance en 1999
Etablissement(s) : Lille 1

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Le virus Ebola, sous-type Zaïre, induit une fièvre hémorragique mortelle dans 70% des cas. Certains paramètres de la réponse immune humorale et cellulaire ont été comparés entre les patients ayant succombé ou survécu à l'infection par le virus Ebola au cours de 2 épidémies majeures survenues au Gabon en 1996. L'antigénémie et les symptomes sont similaires entre les patients au début de la maladie et les souches virales sont génétiquement stables et semblent identiques quelle que soit l'issue de l'infection. De profondes altérations du système immunitaire surviennent lors de l'infection fatale. La réponse humorale est défectueuse, les IgG spécifiques n'étant pas détectées et les IgM uniquement chez certains patients. Aucune réponse inflammatoire précoce n'est induite, tandis que des taux élevés d'IL-10, d'IL-1RA et de sTNF-R et modérés de TNFalpha et d'IL-6 apparaissent dans les stades ultimes. L'activation précoce de cellules cytotoxiques dans les PBMC est suivie par l'apoptose intravasculaire massive de lymphocytes T, mais probablement aussi de lymphocytes B. L'interaction précoce du virus Ebo-Z avec les monocytes / macrophages, principales cibles virales, peut être à l'origine de cet effondrement des défenses de l'hôte qui permet au virus de se répliquer sans entrave mais semble également être impliqué, par l'intermédiaire de médiateurs solubles, dans les changements pathologiques menant au décès. Les patients survivant à l'infection sont au contraire caractérisés par une réponse inflammatoire précoce et par la production élevée d'IgG1 et d'IgG3 spécifiques de la NP, puis des VP40 et 35. Enfin, des lymphocytes T cytotoxiques activés apparaissent dans les PBMC au moment de la disparition de l'antigénémie. Ces résultats indiquent que le contrôle de l'infection par le virus Ebo-Z dépend de l'installation d'une immunité à médiation humorale et cellulaire prompte et bien régulée. Des événements très précoces, encore inconnus, semblent donc déterminer l'issue de la maladie.