Thèse soutenue

Fiction et répétition : études des romans d'Anita Brookner de 1981 à 1996

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Auteur / Autrice : Richard Vidaud
Direction : Marie-Anne Clabé
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études anglaises
Date : Soutenance en 1999
Etablissement(s) : La Rochelle

Mots clés

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Résumé

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La dialectique stabilité (même) / différence (autre) est en effet le fondement de toute la réflexion philosophique sur la notion. Platon, dans le mythe de Theuth, oppose le logos, ou langage verbal, siège de la mémoire, de la vérité et de l'origine à grammata, ou langage écrit qui véhicule le mythe ou muthos, siège de l'oubli de la vérité et de l'origine. Dans La dissémination, Jacques Derrida reprend pourtant cette distinction sur laquelle il s'appuie pour développer toute sa théorie de la déconstruction qui remet en cause ce qu'il nomme logocentrisme. Cette étude cherche à mettre à jour les implications de la répétition à travers l'œuvre d'Anita Brookner. Toute notre démarche est animée par un double souci : il s'agit d'éclairer son œuvre à la lumière de la répétition afin de voir comment elle lui confère son identité si singulière, mais sans jamais perdre de vue ce que cette œuvre apporte, de par son exploitation radicale de la répétition, à l'importance et à la place de celle-ci dans la théorie littéraire. Nous nous proposons donc d'essayer de distinguer, sérier et classer les formes nombreuses et diverses que revêt la répétition chez Anita Brookner, cela, en vue d'élaborer la typologie générale d'une forme qui chez elle est une figure à la fois microstructurale et macrostructurale. Nous commençons par traiter cette question sur le plan des formes de répétition qui se loge dans l'écriture même. Nous nous intéressons ensuite à la dimension récurrente du récit dans sa structure pour déterminer si la narration se répète sous une forme circulaire, proleptique ou réflexive. Puis nous examinons les modalités de la reprise d'une parole extérieure au texte stricto sensu pour conclure sur l'étude de la fiction lorsqu'elle-même se prend comme objet de la répétition. Enfin, à la question de savoir si la répétition tend vers un mouvement de construction qui favoriserait la cohésion de l'édifice textuel, nous sommes amenés à répondre qu'elle le déconstruit dès lors qu'elle en interdit toute interprétation fiable et définitive et conduit à une lecture aporétique du texte.