Synapse, nodules et recompositions en langue : le cas du singhalais dans le contexte multilingue de Sri Lanka
Auteur / Autrice : | Gérard Robuchon |
Direction : | Jacqueline de La Fontinelle |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Linguistique |
Date : | Soutenance en 1999 |
Etablissement(s) : | Paris, INALCO |
Mots clés
Résumé
La discussion porte sur la synapse casuelle en linguistique (Louis Hjelmslev, Gustave Guillaume, et surtout Roch Valin). Après une synthèse théorique sur l'état de la question, la synapse comme outil méthodologique est appliquée à l'étude du singhalais : il s'agit de reprendre et d'approfondir la réflexion sur le genre dans cette langue, notamment par la discussion concernant l'opposition entre animé et inanimé qui s'y manifeste sur plusieurs paradigmes allant des cas nominaux à la morphologie du verbe. Au delà des idées reçues et des recherches philologiques traditionnelles, l'objectif n'est plus tant de déterminer si ou en quoi le singhalais serait une langue ''indo-aryenne'' plutôt que ''dravidienne'' mais, au regard de la linguistique moderne, d'identifier le dynamisme en jeu de permanence dans une langue donnée - postulat au fondement même de la notion théorique de synapse. Cette approche demande de considérer la langue étudiée dans son contexte inévitablement multilingue : dialectes, langues parlée et écrite, langues environnantes (tamoul, langues aborigènes de Sri Lanka). . . Sont donc prises en compte les dynamiques d'intégration et de renouvellement que l'on observe dans toute langue et qui en font la personnalité : emprunts, substrats divers, et tous processus d'innovation ou plutôt de recomposition en langue par analogie, re-étymologisation, motivation. La question des nodules monophonémiques finalement définis ici pour le singhalais pose celle de la sémantisation minimale des phonèmes. C'est le singhalais parlé contemporain qui est la base de cette recherche - sûrement la première en ce domaine sur un plan synchronique lié à la théorie - , laquelle devrait servir ensuite de référence pour une histoire ''régressive'' de la langue singhalaise où l'on devra tenter de se dégager des ''pièges'' des vestiges écrits. Pourront alors être tracés les grands axes d'une grammaire dynamique du singhalais, qui reste à venir, autant que d'une théorie générale de l'accusatif, notamment, qui serait une contribution plus globale encore à la linguistique générale.