Les ordres militaires en Italie a la fin du moyen âge : le Liber Prioratus Urbis de l'Ordre de Saint-Jean-de-Jerusalem : édition critique du Vat. Lat. 10372.
Auteur / Autrice : | Dominique Moullot |
Direction : | Pierre Toubert |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 1999 |
Etablissement(s) : | Paris, EPHE |
Résumé
Les ordres militaires ont sans doute connu en italie a la fin du moyen-age une evolution particuliere pour plusieurs raisons : - l'absence de la papaute, de 1309 a 1376, expose l'italie aux ambitions germaniques, angevines et espagnoles ; - la faiblesse de l'empire byzantin laisse la plaine hongroise et l'adriatique sous la menace d'une avancee turque ; - le perfectionnement de l'administration de l'eglise suscite ou impose celui des ordres religieux : - l'evolution des esprits aboutit a un moment ou a un autre a une desaffection a l'egard du modele chevaleresque et a la recherche d'un autre modele d'elite. L'ordre hospitalier de saint-jean-de-jerusalem est en italie le principal de ces ordres militaires depuis la disparition en 1312 de celui du temple dont il a recupere une part plus oumoins importante des biens. Le liber prioratus urbis de 1333 est un censier des biens du prieure romain qui s'etend sur le latium, l'ombrie, les marches et une partie des abruzzes et il est la seule source medievale concernant ce patrimoine qui nous soit parvenue. En effet, les archives conservees a rhodes ont ete perdues avec l'ile en 1522. Si les censiers ecclesiastiques ou laics sont nombreux et bien connus, il n'en est pas tout a fait de meme a propos des ordres militaires dont la structure et la vocation sont differentes : leur patrimoine est constitue par des donations, certes, mais aussi (et surtout ?) par les biens apportes par les chevaliers a leur reception dans l'ordre qui les gere non pas pour nourrir des communautes residentes mais pour assurer l'entretien d'etablissements orientaux et, eventuellement, le "passage" lors des croisades. Malgre la presence d'hopitaux et de commanderies en occident et malgre l'organisation des langues et des prieures, la finalite est orientale et la politique centralisee. Ces caracteristiques permettent donc l'exploitation d'un patrimoine disperse et relativement heterogene. L'examen des parcelles recensees a travers la cinquantaine de commanderies regroupant quatre-vingt-dix etablissements permet d'avoir une idee approximative du terroir : plus des 3/4 des parcelles sont labourables, un peu plus de 5 % sont des vignes, - peut-etre pres de 9 % si l'on retient les parcelles pro parte vineate et non associant la vigne et l'olivier ou une autre culture, ou la jachere. Les jardins, les oliveraies, les chenevieres, les bois et les frich