Mémoires, identités et représentations socio-spatiales d'une ville, le cas de Vichy : étude du poids de l'histoire politique et touristique dans la construction de l'image de la ville par ses habitants
Auteur / Autrice : | Valérie Haas |
Direction : | Denise Jodelet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance en 1999 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Mots clés
Résumé
Le present travail porte sur un certain nombre de processus en jeu dans la construction de l'image urbaine par ses habitants. Dans ce cadre, nous nous interessons a la ville de vichy ayant servi de capitale provisoire au gouvernement du marechal petain pendant la seconde guerre mondiale et associee depuis, par son seul nom, a une periode noire de notre histoire nationale. Ce lieu de memoire, au double sens du terme (vichy la ville et la periode de vichy) se prete a l'articulation theorique de trois notions principales : l'espace, la memoire et l'identite. Dans cet axe de recherche, nous presentons a la fois l'importante tradition theorique d'etudes des images de l'environnement urbain mais aussi la difficile question du role de la memoire sociale et/ou collective dans ce qu'elle mediatisede l'identite des habitants. Dans ce sens, nous tentons d'evaluer le poids du passe de la cite - reperable a travers son histoire - et depose sous forme de memoire au travers des representations que les vichyssois ont de leur ville. Nous etudions conjointement les activites et les pratiques de creation ou de << recreation >> de l'histoire, dans un espace devenant a la fois support materiel et symbolique de la memoire des individus qui y resident. Le caractere multidimensionnel de notre etude nous a amene a deployer diverses methodologies, issues tant de la psychologie sociale que de diverses sciences humaines (histoire, sociologie, etudes urbaines). Deux modes de recueil de donnees ont ete choisis : l'un qualitatif (entretiens, observations), l'autre quantitatif (cartes cognitives, associatives, panel de photographies, questionnaire). Les principaux resultats font ressortir que les vichyssois ont tendance a survaloriser l'image de leur ville, a mettre en place un processus compensatoire qui tend a remplacer l'image honteuse du gouvernement vichyste par celle glorieuse de napoleon iii et ce, dans le but de compenser l'image negative qu'ils donnent a voir a l'exterieur et que nous apparentons a un stigmate symbolique. Ce travail pluridisciplinaire nous permet de saisir dans le contexte particulier de vichy, la construction ou reconstruction de l'image et de l'histoire de la ville par ses habitants, la memoire rattachee a certains lieux urbains et une identite de lieux, que l'on peut qualifier de negative.