Imagination et alchimie à la Renaissance : l'exemple du tarot de Marseille
Auteur / Autrice : | Jean-Pierre Jouvin |
Direction : | Jean-Jacques Wunenburger |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 1999 |
Etablissement(s) : | Dijon |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Jean-Jacques Wunenburger, Antoine Faivre, Maryvonne Perrot, Bruno Pinchard |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le Tarot de Marseille est un jeu psycho-spirituel crée au XVe siècle. Il appartient à la résurgeance platonicienne et hermétiste, contemporaine de Marsile Ficin et de Nicolas de Cues. Son inspiration implique un rappel de doctrines qui avaient été assimilées aux siècles précédents, à savoir le péripatétisme arabe et judaïsme. Cette époque charnière, bas Moyen Age/Renaissance, connaît la querelle Avicenne/Averroès dans laquelle dominicains et franciscains spirituels jouèrent un rôle majeur. Elle vit le développement de l’alchimie, qui, dans une perspective de prophétisme joachimite, proposait une doctrine du salut et la résolution du problème de la pauvreté. Cela donna naissance à un type nouveau d’intellectuel, l’intellectuel-mystique. Le jeu offre, sur un mode symbolique, sur fond de psychologie avicennienne, une démarche de conversion de l’âme, qui, grâce à l’imagination active, se dévêt de ses « écorces », atteint progressivement au salut et à l’illumination. L’époque ficinienne, découronnée de son ontologie, est une époque riche en productions et manifestations « imaginales » ; le jeu, qui lui est contemporain, est un rappel de la fonction « imaginale » de l’âme. Il peut, de par sa nature symbolique, faire redécouvrir ce que l’intellectuel des XIIIe/XIVe siècle, connaissait.