La relation intérêt-change et la réflexion sur la monnaie : une perspective historique
Auteur / Autrice : | Ludovic Desmedt |
Direction : | Christian Descamps |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance en 1999 |
Etablissement(s) : | Dijon |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Depuis l'éclatement du système de Bretton Woods, une proximité étroite s'est établie entre marchés monétaires et cambiaires. Pourtant, l'histoire indique que les interactions entre intérêt et change ne caractérisent pas uniquement la période actuelle. Si l'on se place dans une perspective longue, la permanence de l'immixtion du crédit dans le change apparait clairement. À travers certaines controverses théoriques significatives, cette question est examinée a la lumière de l'évolution des techniques monétaires et financières. Les discussions liées à la récession des exportations anglaises au début du XVIIe siècle indiquent le passage d'un raisonnement centre autour de la lettre de change vers une réflexion sur la composition des flux commerciaux. Après avoir posé le cadre juridico-religieux et politique de la monnaie et du crédit, l'analyse de la lettre de change est présentée en parallèle avec la pensée de l'époque. L’émergence du mercantilisme anglais s'effectue par la relégation des considérations sur l'influence néfaste de l'usure cambiaire pour placer au premier plan les concepts de balance du commerce et d'excédent extérieur. Discrédité par la doctrine et dissimulé dans le change, l'intérêt passe ensuite au premier plan, en particulier lors des débats monétaires sur la valeur de la livre durant la première partie du XIXe siècle. Les conceptions Ricardiennes, reprises par l'Ecole de la circulation, conduisent à la réorganisation de la banque d’Angleterre, alors que la vision proposée par Thornton puis l'Ecole de la banque triomphe de facto. Le maintien de la convertibilité apparait dès lors comme le résultat de politiques de l'escompte destinées à attirer les capitaux étrangers. Placé au cœur de la problématique du change, l'intérêt est enfin envisage comme variable cruciale dans une perspective de régulation fondée sur la théorie Keynesienne, théorie relue comparativement avec les doctrines précédemment analysées.