Distinction des sphères monétaire et financière et formation de l'intérêt dans l'analyse keynésienne
Auteur / Autrice : | Pierre Piégay |
Direction : | Xavier Bradley |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance en 1999 |
Etablissement(s) : | Dijon |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
On limite traditionnellement l'analyse monétaire de Keynes à l'exposé de la théorie générale. Dans cette optique, les développements orthodoxes du concept de préférence pour la liquidité visent à perfectionner l'étude de la fonction de demande de monnaie. Mais l'originalité de l'analyse monétaire de Keynes repose sur l'explication de l'existence du chômage involontaire dans le cadre d'une économie monétaire de production. Dans ce schéma, l'intérêt joue un rôle majeur dans la mesure où, lié aux caractéristiques de l'actif monétaire, son niveau limite le développement de la production et de l'emploi. Dans cette perspective, l'originalité et la pertinence de l'analyse keynésienne de l'intérêt reposent sur la conception d'un taux d'intérêt purement monétaire et supposent par conséquent une distinction rigoureuse des sphères monétaire et financière. Cependant, le critère du degré de liquidité ne permet pas de distinguer la nature de la monnaie de celle de l'épargne. En revanche, le concept de circuit des revenus permet d'établir cette distinction. Des lors, comme Keynes l'avait pressenti, la monnaie est bien le parent, et non le jumeau de l'épargne. Ainsi, les flux monétaires de paiements donnent naissance aux stocks d'actifs financiers. Le revenu crée étant immédiatement épargné, on ne peut considérer l'intérêt comme le prix d'équilibre du marché de la monnaie. Pour expliquer la formation de l'intérêt, il est nécessaire de développer l'analyse des phénomènes de répartition des revenus dans le cadre du circuit.