Thèse soutenue

Étude génétique de la population corse et sa relation avec les populations euro-méditéranéennes

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Auteur / Autrice : Marc Marie Memmi
Direction : Giuseppe Vona
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Aspects moléculaires et cellulaires de la biologie
Date : Soutenance en 1999
Etablissement(s) : Corte

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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L'étude phylogénétique de la population corse, initiée en 1993, s'est concrétisée par l'acquisition de données issues du polymorphisme de trois marqueurs agglutinogènes (rh, kell et abo), neuf protéines érythrocytaires (acp, ada, ak, dia, esd, glo, 6pgd, pgm1 et sod) et sept protéines plasmatiques (gc, c3, plg, tf, orm, hp et pi). Les 54 allèles totaux ont été explores sur des prélèvements sanguins provenant d'individus d'origine corse et représentatifs de quatre microrégions définies sur des critères historiques et géographiques : nord-est (n = 210), nord-ouest (n = 151), centre (n = 355) et sud-ouest (n = 274). Les résultats obtenus sont analyses par l'intermédiaire de méthodes statistiques et visualises par des dendrogrammes, qui reflètent les relations génétiques, d'une part, dans un contexte intra régional, et d'autre part, entre la population corse dans son ensemble et certaines populations, principalement méditerranéennes. Ces résultats permettent de conclure à l'existence d'une homogénéité génétique entre les populations des différentes microrégions insulaires ainsi qu'une dérive génétique prononcée due à l'isolement. L'approche inter-régionale, montre que les quatre microrégions corses sont très proches génétiquement des microrégions sardes. Ce rapprochement, confirme d'un point de vue archéologique et linguistique, est probablement dû à une origine commune de peuplement. Cet ensemble humain corso sarde, se trouve génétiquement associé aux populations du pays basque et de l’Afrique du nord, alors que les populations connues pour leur impact culturel, linguistique et historique (Grèce, Latium, Toscane, Ligurie, France) n'ont généré qu'un flux génique modéré. Il semblerait donc que les traces de ce passé lointain soient encore décelables de nos jours, et ceci malgré les nombreuses invasions et occupations qui ont jalonné l'histoire de l'ile depuis des siècles. Appliquée à nos données, une méthode de datation statistique, montre que l'origine du peuplement du bloc corso-sarde remonterait au paléolithique, en opposition donc avec les connaissances archéologiques actuelles, qui attestent une présence humaine au prénéolithique.