Thèse soutenue

Le malheur d'aimer ou l'origine d'une poetique du songe dans aurelien et les derniers romans d'aragon

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Auteur / Autrice : Marie-Catherine Thietard
Direction : Jacqueline Lévi-Valensi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance en 1999
Etablissement(s) : Amiens

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Mots clés libres

Résumé

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Le theme de l'amour, allie a ceux du temps et de la mort, introduit dans l'uvre romanesque d'aragon ''une vague de reves'' et contribue au riche deploiement d'une poetique du songe, nourrie par l'imaginaire du romancier et par la vie reelle et revee des personnages. Tres presente dans les premiers temps de l'histoire d'amour - periode de renouveau et de cristallisations - la poetique du songe ou de la reverie ne disparait pas face a la realite de l'amour vecu, mais revele une autre de ses facettes, plus sombre. Dans cette phase de la relation amoureuse, le personnage aragonien fait l'experience du ''malheur d'aimer'' - qui s'avere pour l'ecrivain source d'ecriture, de romans ou de songes - et decouvre combien l'autre est insaisissable, changeant et destine a rester pour une part inconnu, jusque dans l'amour charnel. Etre de fuite, l'aime(e) engendre le doute et la jalousie. A cela s'ajoutent la dimension parfois narcissique de l'amour, l'eventuelle faussete des sentiments, ou encore la quete illimitee de l'absolu ou de l'infini. Toutes ces composantes du ''malheur d'aimer'' sont etudiees en liaison avec la conception aragonienne du roman. Une ultime phase de la relation amoureuse se dessine apres la separation ou la mort de la personne aimee. L'amour est alors embelli, magnifie par le souvenir, les reves et la puissance recreatrice de la memoire et de l'imagination, tandis que le passage du temps vient amplifier la poetique du songe. Aragon trouve ainsi, dans les joies et plus encore dans les souffrances de l'amour, l'un des fondements de sa creation romanesque et l'origine d'une poetique variee et plurielle. Cette pluralite est a l'image de la diversite du roman aragonien, qui peut etre envisage comme recherche et moyen de connaissance de l'autre et de soi-meme, comme ''songe partage'' ou essai de dialogue avec l'etre aime, dans la quete meme des mots que mene le romancier, ciselant peu a peu son ''orfevrerie de songes''.