Domination et légitimité : deux stratégies d'interrogation du politique chez Jean-Jacques Rousseau
Auteur / Autrice : | Norbert Lenoir |
Direction : | Paule Monique Vernes |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Lettres |
Date : | Soutenance en 1998 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille 1 |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Université de Provence. Faculté des lettres et sciences humaines (1969-2011) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La pensee politique de rousseau possede deux versants. Dans le premier versant, rousseau developpe une reflexion genealogique de la domination politique. Cette genealogie ne fait pas simplement intervenir la categorie psychologique de ''la soif du pouvoir''. Il s'agit de comprendre que la domination politique s'ordonne a un double processus. Dominer, c'est creer un ordre politique inegalitaire en etant maitre de la puissance d'exclure le peuple des decisions politiques et disposer du pouvoir de produire une opinion publique rendant possible le recouvrement de l'inegalite et favorisant le consentement des individus a cet ordre politique. Le deuxieme versant correspond a une reflexion sur la legitimite politique a laquelle nous conferons deux degres. La legitimite de premier degre met en place les institutions legitimes necessaires du politique qui sont au nombre de trois : le souverain, lieu du pouvoir legislatif, le legislateur, lieu symbolique du savoir politique, le gouvernement, siege du pouvoir executif. Le gouvernement produit, au sein du politique, une dynamique illegitime : de pouvoir subordonne, il devient un pouvoir autonome et usurpe la souverainete. Le probleme du politique, chez rousseau, se pose en ces termes : a partir du moment ou, avec le gouvernement, nous avons d'une part une institution legitime et necessaire et d'autre part l'operateur du renversement du souverain, existe-t-il un moyen politique faisant obstacle a cette dynamique de renversement ? rousseau repond a cette question dans la legitimite de second degre. Dans cette legitimite, rousseau definit trois moyens politiques assumant les fonctions d'obstacle a la dynamique gouvernementale : le tribunal, la manifestation du souverain, la circulation du pouvoir.