Le ministère Carcopino (24 février 1941-18 avril 1942) : un historien au service de la Révolution nationale ?
Auteur / Autrice : | Stéphanie Corcy-Debray |
Direction : | Pascal Ory |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 1999 |
Etablissement(s) : | Versailles-St Quentin en Yvelines |
Résumé
@Jérôme Carcopino se rallie immédiatement a l'Armistice et au gouvernement du maréchal Pétain, dont il obtient la direction de l'ENS puis le rectorat de paris, clés de son accession au ministère en février 1941. A l'apogée de sa carrière et de sa renommée scientifique, il apporte une crédibilité technicienne au ministère. Subordonnant la grandeur de la France a son prestige intellectuel et la survie de l'université à sa survie ministérielle, il choisit de remettre l'université en marche coûte que coûte, appliquant la politique de collaboration d'état. Sa perception des rapports de force avec l'occupant est faussée par sa conception de l'histoire et son expérience d'ancien combattant. Ministre maréchaliste et anticollaborationniste, il affirme son autorité en appliquant rigoureusement les lois d'exclusion. Sa reforme de 1941 s'inspire des idées de l'éducation nouvelle revues par l'Ecole des Roches, une institution qu'il connaît bien. Sans grande innovation pédagogique, sa reforme doit dégager une élite intellectuelle formée aux humanités classiques, en utilisant deux cribles : la suppression de la gratuite du secondaire et la sélection par le latin. Homme politique habile, plutôt qu'idéologue, il sait ménager les susceptibilités et met fin a la querelle lai͏̈que. Individualiste mais homme de réseau, il appartient à la lignée des universitaires républicains et dreyfusards, et des historiens de l'antiquité convaincus que le sacrifice des libertés politiques à Rome était nécessaire pour que l'empire atteigne son apogée.