Thèse soutenue

Maladies, démographie et variabilité génétique dans des petites populations isolées de mammifères ; application à la conservation du lémur catta à Madagascar
FR  |  
EN
Accès à la thèse
Auteur / Autrice : Isabelle Porteous-Slaweska
Direction : Georges Périquet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences biologiques et fondamentales appliquées. Psychologie
Date : Soutenance en 1998
Etablissement(s) : Tours

Mots clés

FR

Mots clés contrôlés

Résumé

FR

La destruction de l'environnement par l'homme a entrainé la fragmentation des ressources naturelles, divisant de nombreuses espèces vivantes en petites populations isolées. La valeur adaptative des individus décroit alors sous l'effet de la consanguinité et de l'absence de flux génique. Par perte de leur potentiel d'adaptation, ces populations deviennent sensibles a l'action de facteurs tant intrinsèques (stochasticite démographique et génétique) qu'extrinsèques (catastrophes naturelles et maladies). Les maladies sont à présent reconnues comme facteurs déterminants du devenir des populations, mais peu d'informations sur la relation entre maladies et système social ou entre maladies et structure génétique existent, en dépit de leur aspect fondamental dans la survie des populations/espèces. Ce travail présente l'étude du lien entre maladie, démographie et variabilité génétique dans de petites populations isolées de mammifères. Un premier modèle animal (le mara, dolichotis patagonum en captivité) a permis de mettre en évidence le rôle du système social (monogame) dans la distribution d'une maladie parasitaire (strongylose gastro-intestinale). Du fait des contraintes imposées par la captivité, un second modèle animal a été choisi, le lémur catta, de part son statut d'espèce menacée et son rôle dans l'écosystème de madagascar. Dans la réserve de Berenty, au sud de l'ile, une maladie oculaire sévit chez cette espèce, et il était urgent de déterminer l'impact de cette maladie sur le devenir de la population de lémur catta. Une étude étiola-épidémiologique a été menée sur l'ensemble de la population, révélant une maladie multicausale complexe. Par ailleurs, l'étude de la population sur le plan génétique s'avérait indispensable pour déterminer le rôle de la structure sociale dans le maintien de la variabilité génétique, mais aussi la perte potentielle de variation génétique due a l'isolement et ses conséquences au niveau de la perte de valeur adaptative (ou accroissement de la sensibilité aux maladies). Une banque microsatellitique a été créé, et l'analyse génétique sur les deux marqueurs obtenus a mis en évidence une forte structuration de la population, mais également un fort taux de consanguinité. L’hétérozygotie sur ces deux locus était négativement corrélée à la présence de la maladie oculaire.