Les ''Symbolicae Quaestiones'' d'Achille Bocchi (1555) : recherche sur les modèles littéraires, philosophiques et spirituels d'un recueil d'emblèmes à l'époque de la Réforme. (édition, traduction et étude d'ensemble)
Auteur / Autrice : | Anne Rolet, Achille Bocchi |
Direction : | Bruno Pinchard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études latines |
Date : | Soutenance en 1998 |
Etablissement(s) : | Tours |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette étude commence par l'édition des ''Symbolicae Quaestiones'' de Bocchi, fondée sur l'editio princeps de 1555, sur celle, posthume, de 1574, et sur le manuscrit autographe Sloane 3158 de la British Library. Une traduction française est ensuite proposée. La première partie s'attache à définir le portrait que l'ouvrage dresse de son auteur et de son contexte intellectuel et historique. Révélatrice des rapports de Bocchi et de certains illustres contemporains, la dédicace est en ce sens, par les différents jeux littéraires auxquels elle donne lieu, une véritable clé pour l'exégèse de l'emblème. Comme symbolon, lié à une quaestio, l'emblème bocchien est un genre à part, très souple, fondé sur un vaste travail allégorique et symbolique. La richesse des sources littéraires, antiques ou revues par les humanistes, l'ouverture de certaines pièces sur des débats philosophiques contemporains, notamment néo-platoniciens, veulent que le texte soit toujours le point de départ du travail de l'emblématiste, qui a veillé par ailleurs personnellement à l'élaboration des gravures taillées par Giulio Bonasone. La deuxième partie montre la part très importante de la pensée de Cicéron dans le recueil et la pertinence de son utilisation par Bocchi pour répondre à des préoccupations idéologiques caractéristiques de la Renaissance : alliance de la rhétorique et de la sagesse, réconciliation de Platon et Aristote, réflexion sur le rôle et les devoirs du prince, programme de sagesse stoïcienne adaptée aux perspectives chrétiennes. La troisième partie met en lumière la dimension spirituelle de l'œuvre en formulant l'hypothèse d'un cryptage religieux. Pour servir une propagande nicodémiste à caractère réformiste, les symboles païens se muent en signes ambigus qui appellent, de manière détournée, à la conversion vers un christianisme épuré, plus proche des évangiles. Œuvre riche et complexe, ce livre échappe donc aux tentatives de simplification et se révèle une véritable somme humaniste.