Corps, espace et maladie
Auteur / Autrice : | Emmanuelle Burfin |
Direction : | Jean-Pierre Corbeau |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance en 1998 |
Etablissement(s) : | Tours |
Mots clés
Résumé
Cette étude tente d'analyser le rapport existant entre le corps, l'espace et la maladie. De montrer que la maladie, grave, est productrice et réorganisatrice d'espace ce que révèle l'étude des dialectiques spatiales existantes entre les espaces ouverts / fermés, l'extérieur / l'intérieur, le dedans / le dehors. Au sein de l'espace intérieur (le dedans) la praxis médicale se déploie, elle aussi prise dans une dialectique, de la vie et de la mort, cette fois, puisant dans les deux modèles que sont le mouvement et l'inerte. L'étude des aspects historiques de la maladie et du rapport des acteurs sociaux au corps malade (à partir d'un corpus iconographique, d'ouvrages médicaux et de textes littéraires allant pour l'essentiel du Moyen Âge au siècle des Lumières), celle du développement et des modalités du soin au sein des institutions qui le gèrent (formes de l'assistance au malade mais aussi de son exclusion), l'appréhension des attitudes repérées permettent une lecture de l'interaction moderne observable au cours de la visite du médecin à domicile ou de la visite hospitalière (leurs permanences, résurgences, transformations). Ce travail s'appuie aussi, pour la période contemporaine, sur des données de l'observation personnelle d'un service hospitalier d'oncologie médicale, de l'analyse d'une vidéo réalisée dans ce même service, ainsi que sur des entretiens avec des médecins généralistes. La première partie de la thèse intitulée ''corps, espace et maladie'' est consacrée à la mise en évidence d'oppositions spatiales structurantes et au développement de la problématique. La seconde, intitulée ''praxis, acteurs, spectateurs'', est consacrée non seulement à la praxis médicale mais à l'interaction existant entre chaque acteur au sein d'un ''dedans'' (domestique ou hospitalier) devenu un espace scénique centré par le corps malade. Dans cette interaction chacun regarde l'autre et la distance n'est pas seulement clinique : elle est observable entre chaque acteur et résulte d'un mixte se faisant entre la nécessite de venir en aide et le désir de fuir une proximité embarrassante. Il existe alors des jeux d'espace qui, par le biais de réorganisations et de découpages structurent le rapport des biens-portants au corps malade, les discours et les regards de chacun des acteurs.