Effets psychopathogènes des lieux de vie : incidences du lieu de vie sur l'évolution psychopathologique du vieillissement physique et psychique chez la personne âgée présentant une perte d'autonomie
Auteur / Autrice : | Marie-Laure Caillavet |
Direction : | Henri Sztulman |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance en 1998 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 |
Mots clés
Résumé
Le secteur gérontologique, nouveau champ de pratiques pluridisciplinaires est confronté au souhait de 95% des personnes de plus de 65 ans : vieillir à domicile. La difficulté majeure au maintien à domicile est l'inadéquation entre les besoins spécifiques du vieillissement et les possibilités offertes par l'habitat des personnes âgées. De ce fait, le marché des institutions spécialisées est encore florissant. Or, si l'objectif de ces institutions est de suppléer aux incapacités dues à l'avancée en âge, ne risquent-elles pas également d'avoir des effets secondaires sur l'individu ? Ici, l'action du psychologue est d'aider praticiens et familles à prendre en considération les dimensions de bien-être, de qualité de vie, et de santé mentale. Plus précisément, il s'agit de d'observer quels peuvent être les effets psychopathogènes du recours à un lieu de vie spécialisé sur les personnes âgées. La méthodologie consiste en la comparaison statistique d'échantillons de personnes figées vivant à domicile ou en maison de retraite. Pour cela, nous avons évalué les sujets au niveau des incapacités physiques, de la détérioration cognitive, de l'estime de soi et enfin de l'image du corps. Les résultats ont mis en évidence, pour la majorité de ces indicateurs, les effets iatrogènes de l'institutionnalisation : l'évolution des personnes âgées en maison de retraite est plus rapide et plus marquée que pour les personnes vivant à domicile. En conséquences, il semble que maintien à domicile et institutionnalisation présentent tous deux avantages et contre-indications. Le lieu de vie cliniquement bénéfique serait un lieu où la personne conserverait ses attaches, ses souvenirs et sa liberté, comme au domicile, tout en ayant à sa disposition permanente un encadrement médical, social, actif et psychologique, comme en institution. Il existe de tels lieux de vie combinant vie à domicile et soutien communautaire et institutionnalisé : les appartements thérapeutiques des résidences intégrées.