Le divorce au Cameroun : pour une réforme
Auteur / Autrice : | Marie-Louise Abomo |
Direction : | José Vidal |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Droit privé |
Date : | Soutenance en 1998 |
Etablissement(s) : | Toulouse 1 |
Mots clés
Résumé
Il n'existe pas au Cameroun, plus de trente ans après l'indépendance, un droit du divorce unifie. Cette thèse dresse un tableau exhaustif des solutions en vigueur. Elle procède ensuite à un examen critique des solutions envisageables pour assurer l'unification du droit. Les sources du droit de divorce sont, au Cameroun, très diverses. Les parties peuvent opter entre le droit moderne et le droit traditionnel. Le droit moderne, c'est, dans les provinces francophones, le droit français dans sa teneur à la veille de l'indépendance. Dans les provinces, il s'agit + du droit et de la pratique en vigueur en Angleterre. La coutume des parties est compétente lorsque le demandeur saisit le juge coutumier et que le défendeur ne décline pas cette compétence. C'est donc la saisine du juge (tribunal de grande instance pour le droit moderne ou tribunal du premier degré ou customary court pour le droit traditionnel) qui détermine le droit applicable. La Cour Suprême a voulu éviter de trop graves discordances entre des systèmes juridiques aussi différents en corrigeant certaines solutions du droit traditionnel comme un droit moderne. Ainsi, lorsque la coutume est muette ou contraire à l'ordre public (ex répudiation), convient-il d'appliquer le droit moderne. De même, lorsque la coutume retient des solutions trop éloignées des + principes généraux du droit moderne; doit-elle être + adaptée ; le juge doit appliquer la solution qu'elle retiendrait + si elle avait évolué;. . . (ex le recours au concept de régime matrimonial, ignore de la coutume, pour le partage des biens lorsque la femme a exerce une profession séparée). À l'inverse certaines règles du droit moderne jugées incompatibles avec l'état des mœurs font l'objet d'une interprétation réductrice (ainsi des règles de liquidation du régime légal de la communauté de meubles et acquêts dans les provinces francophones). L'avant-projet du code civil innove à de nombreux égards. Il unifie la compétence au profit du tribunal de grande instance, ainsi que la procédure. Il propose un droit du divorce commun à tous les Camerounais. Il institue, à coté du divorce contentieux, un divorce par consentement mutuel dont les époux doivent régler eux-mêmes les conséquences. Les cas de divorce contentieux sont énumérés, suivant la méthode généralement suivie en Afrique. Ils empruntent à des conceptions différentes du divorce.