La constitutionalisation du droit en France : rationalisation du pouvoir et production normative
Auteur / Autrice : | Stéphane Mouton |
Direction : | Henry Roussillon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Droit public |
Date : | Soutenance en 1998 |
Etablissement(s) : | Toulouse 1 |
Mots clés
Résumé
La constitution influence progressivement l'ordre juridique. Néanmoins, ce phénomène juridique nouveau donne lieu à diverses analyses qui ne s'accordent ni sur sa nature, ni sur sa portée réelle. La constitution possède une ambivalence qui fait d'elle une norme bien particulière. A la fois politique dans son fondement et juridique dans sa portée, ce caractère spécifique retentit nécessairement sur la constitutionnalisation du droit. Le rattachement de l'ordre juridique à la constitution implique nécessairement une évolution des modes de formation de la volonté générale qui faisait de la loi la source ultime de la légalité. Le déclenchement d'un tel processus ne peut s'expliquer qu'en prenant en considération une évolution du pouvoir souverain. La constitutionnalisation du droit a un fondement politique (1ère partie) qui met en lumière ses manifestations juridiques (2ème partie). Elle est un processus de rationalisation nouveau du pouvoir qui tente de déterminer la production normative des différents pouvoirs exécutif, législatif et juridictionnel à partir des droits fondamentaux du peuple souverain déposés dans la constitution. Il incombera au contrôle de constitutionnalité d'en assurer le respect. Mais, au regard de la spécificité politique des missions conférées à ce contrôle nouveau, il apparait impossible de faire du Conseil constitutionnel une cour suprême. Son rôle est seulement d'assurer que les différents pouvoirs habilites à créer le droit soient respectueux des principes constitutionnels. Ainsi, la constitution assure l'unité de l'ordre juridique. Elle lui donne un critère d'organisation et de cohérence. Toutes les branches du droit découvrent dans la constitution les principes juridiques qui les déterminent. Cette démarche permet d'expliquer l'influence de la constitutionnalisation du droit dans l'ordre juridique sans succomber à la volonté de faire de la constitution une norme de détermination de toutes les règles de droit.