Les Bretons et la République : la vie politique en Bretagne sous la Troisième République
Auteur / Autrice : | Patrick Pierre |
Direction : | Michel Nicolas |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 1998 |
Etablissement(s) : | Rennes 2 |
Résumé
La Bretagne n'est encore qu'une périphérie mal intégrée à l'ensemble national quand se produit la guerre de 1870. Ses haies et son bocage couvrent tout l'intérieur de la région. La domination des notables propriétaires terriens est totale sur le plan économique comme sur le plan politique. Les élections de 1876 et surtout celles de 1877 consacrent la République, sont un véritable traumatisme pour les élites conservatrices. La Bretagne républicaine, cantonnée aux villes et aux cotes, impose son modèle politique, économique et culturel. L'objet de cette thèse est de montrer l'évolution de la vie politique et de mettre en valeur les éléments qui poussent aux changements d'opinions des Bretons dans la Bretagne historique (à cinq départements). Dans une première partie, un tableau démographique, économique et social de la région illustre la lente acclimatation de la démocratie électorale. Le vote libre est rare au début de la troisième République et à peine un Breton sur cinq participe aux consultations électorales. En 1936, la part des inscrits est plus forte et la participation électorale s'est renforcée. Mais cette évolution connaît des rythmes et une ampleur différente selon les cantons. Cette géographie n'est pas anodine, elle s'inscrit dans une problématique plus large d'ouverture de la région. L'analyse des consultations électorales de la troisième République occupe le coeur du travail. Les forces politiques se précisent et s'enracinent dans le territoire. La réaction de l'électorat aux trois défis de la période - la forme des institutions, la question religieuse et la question sociale - s'inscrit dans un cadre spatial et un contexte historique particulier. Les cartes illustrant ces consultations font émerger des personnalités locales. Des zones de droite et de gauche se maintiennent, d'autres ensembles connaissent des changements parfois spectaculaires. Dans la troisième partie, l'analyse plus précise des personnalités régionales montre l'influence des bouleversements démographiques, économiques, sociaux et culturels. Les recensements de population, l'évolution des structures agraires, la pénétration de l'enseignement, l'histoire locale se conjuguent pour faire apparaître une typologie régionale, véritable marqueterie de comportements politiques, en fonction des enjeux locaux et nationaux. Un atlas de 200 cartes complete et illustre la thèse