Dynamisme et ontologie Plotin philosophie de la vie
Auteur / Autrice : | Jean-Yves Blandin |
Direction : | Nestor-Luis Cordero |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 1998 |
Etablissement(s) : | Rennes 1 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Plotin affirme que '' ses theories n'ont rien de nouveau, et qu'elles ne sont pas d'aujourd'hui '' [v, 1 [10], 810-11]. Pourtant son exegese n'apparait pas historique, mais doctrinale, et elle ne cesse de temoigner de son originalite personnelle. Sa liberte de jugement se manifeste tout particulierement dans son ontologie. Car sans jamais aller jusqu'a abandonner le critere, d'origine platonicienne, de definition de l'etre par l'unite, l'identite a soi, la limite et la forme, il semble s'efforcer de faire passer au premier plan le critere de la puissance active, ce qui confere a son ontologie un dynamisme nouveau, par rapport a ses modeles privilegies, platon et aristote. Dans le livre 1, on a cherche a mettre en evidence cette prevalence du dynamique sur le statique, en se placant sur le plan des images que plotin emprunte a la tradition. Ont ete particulierement etudiees les images de la lumiere et de l'obscurite, avec leurs modalisations, la premiere symbolisant l'energie active presente dans l'etre, et la seconde figurant la courbe d'entropie que l'etre revele a mesure que l'on descend les divers degres de la procession, jusqu'au non-etre ultime de la matiere sensible. Le livre 2 s'est efforce de mettre en evidence, cette fois sur le plan des concepts utilises, ce dynamisme plus intensement marque. On a montre a la fois comment plotin accorde une dignite ontologique eminente, et absolument nouvelle, au genre du mouvement, et l'on a degage les mutations qu'il fait subir aux notions aristoteliciennes d''acte', d''en acte', de 'puissance' et d''etre en puissance'. Le theme de la vie, dont l'etude forme la substance du livre 3, a paru constituer l'expression privilegiee de ce dynamisme consubstantiel a l'etre. On en a restitue les trois niveaux, celui de l'intelligence, puis de l'ame, et enfin du corps. L'idee directrice fut que la vie, bien qu'inseparable de la multiplicite, ne reside pas dans cette derniere, mais dans l'acte par lequel le multiple, sans cesser d'etre multiple, fait retour vers l'unite du principe dans lequel il trouve son origine. Et en meme temps s'est revele un point aveugle irreductible : la reconnaissance, dans cette ontologie de la vie, du fait de la mort, comme absolu de dissemination radicale s'annoncant a travers le fait constate, mais jamais reellement explique, de la mort des vivants sensibles.