Relations entre croissance somatique et reproduction chez la truite arc-en-ciel (Oncorhynchus mykiss) : aspects morphologiques et endocriniens au cours de la gamétogenèse
Auteur / Autrice : | Jean-Marc Gomez |
Direction : | Florence Le Gac |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie |
Date : | Soutenance en 1998 |
Etablissement(s) : | Rennes 1 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Dans le cadre de l'etude des relations entre les fonctions de croissance et de reproduction chez les poissons, les principaux parametres morphologiques et endocriniens lies a ces deux fonctions ont ete analyses chez des truites arc-en-ciel males et femelles au cours de leur premier cycle reproducteur. Notre etude montre que le coefficient de condition et le pourcentage de lipides musculaires s'elevent pendant les premiers mois de l'annee correspondant a une augmentation significative des valeurs moyennes de ces parametres en fonction des stades de la gametogenese. A l'initiation du developpement gonadique on observe un accroissement significatif des concentrations plasmatiques des hormones thyroidiennes (t3, t4), non lie a un stade histologique precis de la gametogenese et coincidant avec une augmentation transitoire de l'stradiol. Ensuite entre juillet et octobre, pendant les stades de vitellogenese et de spermatogenese actives, une baisse des niveaux circulants de t3, pouvant etre liee en partie a l'elevation plasmatique de certains steroides sexuels, est presente. Pendant la majeure partie du cycle, les niveaux circulants de l'hormone de croissance (gh) restent faibles (inferieurs a 1 ng/ml) et montrent peu de changements significatifs. Ils sont cependant les plus eleves aux stades d'initiation de l'ovogenese chez la femelle et augmentent pendant la spermiation chez le male, vraisemblablement en raison de l'arret volontaire de la prise alimentaire des animaux a cette periode. Mesures uniquement chez les males, les niveaux plasmatiques d'igf i augmentent de janvier a juillet (et entre les stades i a iv de la spermatogenese) alors que ceux de gh, les contenus hepatiques en recepteurs de la gh (gh-r) et en arnm de l'igf i ne changent pas ou tendent a diminuer. Les profils d'evolution hypophysaire et plasmatique de la gth i revelent son implication aux stades precoces d'initiation de la vitellogenese, de croissance lente de l'ovaire et dans le developpement rapide de la spermatogenese/spermiogenese. Nous confirmons aussi le role preferentiel de la gth ii aux stades de maturation ovocytaire finale, d'ovulation et pendant la spermiogenese, la spermiation. De plus, nous montrons l'existence de regulations differentielles dans l'expression de l'arnm et le stockage hypophysaire de ces deux gonadotropines au cours de la maturation sexuelle. Enfin, les correlations que nous decrivons sont favorables a l'existence d'un retrocontrole positif des contenus hypophysaires en gth i par les concentrations plasmatiques des androgenes. En ce qui concerne d'hypothetiques relations au sein de l'hypophyse, bien que certaines tendances soient observees, aucune relation claire n'a pu etre proposee entre les contenus en gonadotropines et en gh (arnm specifiques, proteines) des cellules gonadotropes et somatotropes. Au niveau gonadique, nous avons mis au point une methode qui a permis de decrire une liaison de type hormone-recepteur de forte affinite et specifique de la gh dans des preparations ovariennes et testiculaires a tous les stades de la gametogenese. Les plus fortes concentrations de gh-r (par g de gonade) sont observees aux stades d'initiation de la vitellogenese et de la spermatogenese. Ensuite, on note une decroissance reguliere des concentrations de ces recepteurs, vraisemblablement en raison de leur dilution au sein de la gonade du fait de leur localisation preferentielle sur les cellules somatiques. Chez la truite arc-en-ciel male, nous proposons que les recepteurs de la gh sont presents au moins sur les cellules de sertoli. Le contenu absolu en gh-r par gonade augmente quant a lui considerablement au cours des developpements ovarien et testiculaire. Les contenus testiculaires en arnm de l'igf i et de l'igf ii sont detectables aux stades d'initiation de la spermatogenese, puis s'elevent aux stades ulterieurs (meiotiques ou post meiotiques), suggerant un role supplementaire a celui prealablement propose sur les multiplications spermatogoniales pour ces facteurs de croissance. Par ailleurs, les contenus testiculaires en arnm de l'igf i semblent plus dependre de la gth i et/ou des androgenes plasmatiques que de la gh plasmatique ou des concentrations testiculaires en gh-r. Bien que les caracteristiques de notre materiel biologique (bonne croissance et absence d'immatures) limitent la portee de certaines analyses, nous apportons de nombreuses informations originales concernant l'evolution a des stades gametogenetiques precis des productions hypophysaires et gonadiques, des niveaux circulants des hormones liees a la reproduction et a la croissance. En particulier, le role des hormones thyroidiennes aux stades les plus initiaux de la maturation et leurs interactions avec les steroides sexuels ou le role et la regulation des igfs intra gonadiques et plasmatiques pendant la croissance rapide des gonades devront faire l'objet de travaux approfondis.