Thèse soutenue

Les "images astrologiques" en Occident, des prémisses de la notion (XIIe siècle) à l'"opus praeclarum de imaginibus astrologicis" de Jérôme Torrella (1496-vers 1500) : spéculations intellectuelles et pratiques magiques

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Auteur / Autrice : Nicolas Weill-Parot
Direction : André Vauchez
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 1998
Etablissement(s) : Paris 10

Résumé

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L'<< image astrologique >> est une notion forgee dans le speculum astronomiae (probablement d'albert le grand) entre 1245 et la fin des annees 1260, et designe un talisman qui ne tire sa vertu que de la configuration astrale dominant au moment de sa fabrication - par opposition aux talismans dont l'operation reposerait sur l'aide des demons obtenue par des rituels qui leur seraient explicitement ouimplicitement destines (magie << destinative >>). La possibilite de fonder cette notion-limite dans le cadre la philosophie naturelle etait un defi pour ses partisans comme albert le grand (radicalisation de questions comme les rapports entre art et nature, l'hylemorphisme. . . ) ; mais la demonstration de son absolue impossibilite n'etait pas forcement plus aisee pour thomas d'aquin (et al. ) a cause de l'exigence d'exhaustivite de la scolastique. Les astrologues, soucieux en priorite de previsions, firent peu de place a la << science des images >>. Et la medecine scolastique, qui s'etait construite comme un systeme assez largement auto-suffisant, resta assez peu permeable aux << sciences occultes >>, et aux talismans astrologiques en particulier malgre les buts medicaux de certains sceaux (lion, poissons. . . ) introduits - de facon, du reste, plus incidente que pratique - par arnaud de villeneuve et pietro d'abano, et malgre l'importance d'une notion comme la << forme specifique >>. La peste, en provoquant une multiplication des traites sur le poison, accrut les mentions de certains sceaux (scorpion et surtout serpentaire). Le xve siecle donna a cette question-limite une ampleur sans precedent (surtout en italie) : utilisations subverties de la notion dans des contextes pratiques, theories renouvelees (ficin et al. ). La encore, la notion-miroir revele les modalites des evolutions intellectuelles. Porte par l'essor << renaissant >> de ces << images >>, mais fidele a l'esprit << scolastique >>, le traite de compilation de jerome torrella (edite en annexe) atteste l'ampleur prise par la question.