Thèse soutenue

Novalis et le projet encyclopédique
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Auteur / Autrice : Olivier Schefer
Direction : Jean-François Courtine
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études germaniques
Date : Soutenance en 1998
Etablissement(s) : Paris 10

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Loin de << depasser >> l'entreprise kantienne pour elaborer un savoir absolu, il apparait que novalis ouvre d'emblee un dialogue avec l'idealisme naissant, en debordant le cadre pre-dialectique de la wissenschaftslehre de fichte pour une pensee de l'etre transcendant entee sur la subjectivite infinie. La philosophie de novalis se constitue comme l'investissement de l'espace des oppositions (sujet/objet, homme/nature). Aussi cette pensee pourrait-elle etre definie comme un savoir negatif de l'absolu. C'est a l'interieur de cette << docte ignorance romantique >> que la question de l'art, dans son lien avec la philosophie, se trouve posee. Le probleme majeur est ici de representer et d'ecrire la tension entre les contraires, et, en l'occurence de creer un symbole de l'inconnaissable. Le projet encyclopedique s'inscrit dans cette perspective pour la prolonger : en reprenant a son compte la combinatoire leibnizienne, novalis invente une ecriture metaphorique de la totalite. Le non-savoir romantique inaugure une reflexion, toujours actuelle, sur la crise de l'unite et son impossible representation. C'est du sein meme de la crise de la totalite que doit ici se rejouer l'unite. Il ressort du brouillon general que poesie et philosophie ont pour finalite la representation de la crise du savoir absolu, sous la forme d'une esthetique combinatoire. Dans sa recherche d'un symbole de la totalite inconnaissable, novalis accorde enfin une place decisive a la vie. S'ecartant du modele logique de la metaphysique, pour un modele organique, le corps du sujet devient un paradigme du tout. Le non-savoir et l'inachevement romantiques ont tout d'une ecriture du corps. Dans cette philosophie qui s'efforce d'articuler fragment et systeme, le corps emerge comme le symbole de l'absolu inconnaissable. La question que soulevent en definitive les fragments et l'esthetique du roman est la suivante : comment ecrire la vie, ou, comment dire le corps ?