Le relâchement de la prononciation en français parlé en Ile de France : analyses linguistique et sociolinguistique par générations
Auteur / Autrice : | Sandrine Wachs |
Direction : | Françoise Gadet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Linguistique |
Date : | Soutenance en 1998 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Une idee particulierement repandue est que la langue francaise est menacee. Menacee de l'exterieur (aujourd'hui peur de l'''invasion'' de l'anglo-saxon) et menacee de l'interieur. Il y a la une confusion evidente entre ''evolution'' et ''degradation'' : le changement dans la langue est beaucoup plus souvent percu en termes de ''decadence'' qu'en termes de progres. Nous avons voulu reprendre ce discours sur la ''degenerescence'' de la langue francaise pour l'interroger scientifiquement au niveau des sons : les francais parlent-ils de plus en plus mal, autrement dit les jeunes prononcent-ils ''moins bien'' que les gens murs et les personnes agees ? c'est une entreprise sociolinguistique dans laquelle la question est posee a travers le concept de variation : la langue parlee varie-t-elle avec l'age des locuteurs ? aujourd'hui au centre de la reflexion sociolinguistique, la notion de variation renvoie a l'ensemble de la ''variabilite'' d'une langue, qui peut etre socialement investie ou non : la correlation langue/societe n'est pas une propriete definitoire de la variation. Ce travail est une etude des donnees de la langue orale spontanee : etude phonique et lexicale du relachement de la prononciation. Cela suppose que soient recueillies des productions en situation de conversation non surveillee, ce qu'on pourrait resumer dans la tautologie : moins on se surveille, plus on relache son discours. Apres avoir etudie le relachement de la prononciation d'un point de vue strictement linguistique : le definir (toutes chutes et transformations non standard de sons dans un mot ou d'items grammaticaux dans un groupe rythmique), le decrire tres minutieusement (on ne relache pas n'importe quoi n'importe ou) pour en degager une sorte d'echelle ''previsionnelle'' (qu'est-ce qui est aujourd'hui le plus relache dans la prononciation ?), il s'agira de confronter cette echelle linguistique au facteur de l'age. On se demandera alors s'il est possible de degager des tendances qui prediraient un changement en cours (variation de la competence des locuteurs dans le temps : evolution) et/ou s'il existe des marqueurs phoniques d'une identite sociale (variation de la competence des locuteurs a un moment donne du temps).