Le livre et la lyre : grandeur et décadences du centon virgilien au moyen age et à la renaissance
Auteur / Autrice : | Hélène Cazes |
Direction : | Daniel Ménager |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 1998 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le centon virgilien apparait aux premiers siecles de l'ere chretienne ; dans la lettrepreface de son centon nuptial, ausone en enonce les regles : le centon est un poeme compose exclusivement de citations, agencees selon les lois de l'hexametre dactylique. La longueur des fragments ne doit pas exceder un vers et demi ni etre inferieure a un demi-vers. La source des extraits semble etre limitee a homere et virgile. Une premiere partie s'attache a la definition poetique du centon. De fait, grande est la tentation de dresser un catalogue et d'identifier les references virgiliennes sans chercher autre discours sur le sujet. C'est ce que firent, aux xvieme et xixeme siecles, henri meibom et octave delepierre, dont les recueils sont etudies en deuxieme partie. Reduits a des exercices scolaires ou a des prouesses virtuoses, les centons ne sont guere lus comme poemes. La troisieme partie est consacree au centon de proba, l'histoire sainte, compose en 700 hexametres virgiliens a la fin du iveme siecle. Il compte plus de 50 temoins manuscrits et 23 editions incunables. On en propose traduction et commentaire avant d'en regarder la fortune. De nouveaux centons virgiliens sont composes, au xvieme siecle, en italie et en france. On suit la curieuse destinee d'une satire contre les moines, de lelio capilupi, datee de 1543. En france, centons bibliques ou virgiliens servent les causes opposees de l'intolerance et de l'apaisement politique, illustres par j. Boucher et a. Lefebvre de vetheuil. Apres les prieres virgiliennes de l. Plateanus, de 1576, le centon est un exercice, proche des cahiers de sentences et des dramatisations. En 1575, henri estienne publie un receuil de parodiae morales et centonum exempla ou centon et parodie se completent pour definir la creation litteraire. Traduits et annotes, les volumes representent les deux faces d'une theorie de l'ecriture. L'appropriation des fragments virgiliens par le centon est concue comme une conquete de la parole.