Les valeurs et les croyances des jeunes femmes d'origine maghrébine possédant le baccalauréat
Auteur / Autrice : | Hervé Flanquart |
Direction : | Pierre Lantz |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance en 1998 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Mots clés
Résumé
''La thèse porte sur le système de valeurs et de croyances des jeunes femmes d'origine maghrébine au minimum titulaires du baccalauréat et vivant en France. Plus précisément, elle cherche a cerner l'éventuel décalage existant entre cet ensemble et ce que l'on peut appeler le << fonds commun de valeurs >> de la société française. L'interrogation se structure autour de la notion de modernité telle que nous avons choisie de la définir a travers quatre traits principaux : la progression de l'individualisme, l'émancipation de la femme, la sécularisation de la société et la montée en puissance du doute et de la rationalité scientifique. La question essentielle peut donc être formulée de la manière suivante: comment les jeunes femmes de la population que nous avons choisi d'étudier se situent-elles par rapport aux valeurs de la modernité? Quelles sont celles parmi ces dernières auxquelles elles adhèrent sans équivoque, celles qui posent problème, celles qu'elles refusent ? pour répondre a ces questions, il a été menée une enquête, à la fois par questionnaire et par entretiens, auprès de jeunes femmes âgées de 18 a 25 ans habitant la métropole lilloise et l'agglomération dunkerquoise. L'analyse des résultats de l'enquête montrent que ces jeunes femmes associent les valeurs ''modernes'' aux valeurs plus traditionnelles qui leur ont été transmises par leur famille et leur communauté éthnico-religieuse. Ainsi, leur islam, même s'il constitue encore une dimension importante de la vie de la plupart d'entre elles, n'en est pas moins ouvert sur certaines pratiques et modèles de pensée de la modernité: il est sensible a l'argumentation laïque et réinterprète pour permettre a la femme de revendiquer pleinement ses droits dans le monde du travail salarié et dans celui de la famille. Et quand elles dessinent le portrait de la famille (et donc d'abord du couple) qu'elles désirent fonder, leur modèle de référence est beaucoup plus celui qui a cours dans le milieu de la petite bourgeoisie française que celui de la famille maghrébine traditionnelle qui les a vu naitre et grandir. Ces jeunes femmes d'origine maghrébine diplomées apparaissent donc porteuses de valeurs et croyances qui leurs permettent de s'intégrer sans trop de difficultés dans la société française, du moins si on a pas pour objectif de faire de celle-ci un ensemble homogène, une organisation sociale qui nierait le droit. ''