Thèse soutenue

Hannah Arendt, Erôs et amour de la liberté

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Auteur / Autrice : Francis Moreault
Direction : Miguel Abensour
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique et juridique
Date : Soutenance en 1998
Etablissement(s) : Paris 7

Mots clés

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Résumé

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L'objet de ce travail est de saisir les significations du concept de liberté chez Hannah Arendt. Celle-ci développe principalement deux conceptions de la liberté: la liberté politique et la liberté de penser. Arendt examine surtout la première du point de vue de la tradition révolutionnaire. En conciliant l'autorité avec la liberté, les acteurs révolutionnaires parviennent à fonder, par l'entremise des conseils, des institutions politiques dans lesquelles s’exerce la liberté d'agir des hommes. Les révolutions modernes établissent pour Arendt des gouvernements républicains et aristocratiques, c'est-à-dire constitués des meilleurs représentants. Le régime politique par excellence d'Arendt est fondé sur la révolution qui permet d'organiser ''des êtres absolument différents en considérant leur égalité relative et en faisant abstraction de leur diversité relative''. D'autre part, c'est l'Eros socratique qui fait penser Arendt à ce que nous faisons. Cet amour de la pensée qui est toujours confronté à l'absence, nous entraîne sur un chemin de penser, nous guide vers une quête infinie de signification. Le penser de Socrate ne permet pas de connaître un objet de pensée mais seulement d'en comprendre le sens. Penser la liberté consiste ainsi pour Arendt à penser un objet aimable - la liberté - en vue de comprendre la signification de ce dernier. Cette quête n'est pas inutile pour Arendt car l'exercice de penser nous rend meilleurs et plus justes dans le sens ou il s'agit d'interroger ''de telle manière qu'on ne puisse pas penser qu'on n'a rien découvert quand on a découvert'' qu'il est difficile de comprendre le sens de la liberté. Comprendre un objet de pensée, c'est un aspect du monde qui s'éclaire à l'esprit des hommes.