Thèse soutenue

L'exil politique portugais en France et en Espagne, 1927-1940

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Auteur / Autrice : Ana Cristina Clímaco Pereira
Direction : Andrée Bachoud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 1998
Etablissement(s) : Paris 7

Mots clés

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Résumé

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L'exil politique portugais débute en 1927 avec l'écrasement par la dictature militaire (instaurée en mai 1926) de la révolte de février. La vague d'exil s'interrompt pendant la deuxième guerre mondiale, car celle-ci provoque le retour au Portugal d'un certain nombre d'exilés ou le départ vers d'autres pays d'accueils. L'étude se prolonge un peu au-delà de l'année 1940, afin de pouvoir suivre le parcours des portugais internes dans les camps du Sud- ouest. Nous avons dégagé trois périodes dans l'exil portugais. La première (1927-1931), dite française , est composée presque exclusivement de républicains, elle a la France comme cadre géographique ; la deuxième (1931-1936) est plutôt espagnole, car la plupart des exilés refugiés en France préfèrent se réfugier en Espagne après l'instauration de la IIe république (avril 1931), dans les années 1932-1934 anarchistes et communistes rejoignent en exil les républicains ; la troisième (1936-1940) se déroule en France et en Espagne, les trois familles politiques se divisent en deux groupes qui agissent simultanément dans ces deux pays. L'exil portugais se caractérise par son hétérogénéité; on ne peut pas parler d'émigration politique portugaise, mais plutôt de groupes en exil: les républicains constituent le groupe numériquement le plus important, ensuite viennent les anarchistes et les anarcho-syndicalistes, et il y a aussi quelques communistes. Sa deuxième caractéristique est la mobilité géographique, les exilés portugais se réfugient d'abord en France, ensuite en Espagne, et de nouveau en France à la fin des années 30. Mais il y a également une importante mobilité à l'intérieur des pays d'accueil, en particulier en Espagne entre Madrid et les régions frontalières. Le courant républicain représente la principale menace à la dictature, ce qui explique que les premiers exilés soient des républicains. Ce n'est qu'une fois l'opposition républicaine affaiblie, que la répression policière se tourne vers d'autres victimes, et fait d'autres exilés. Si les républicains, les anarchistes et les communistes en exil ne constituent pas des groupes étanches, il n'y aura pas toutefois une unité d'action entre les trois courants. Chaque groupe a ses propres objectifs, même si anarchistes et communistes participent à quelques-unes des initiatives républicaines.