Transformations de la pratique clinique liées à la théorie de germes et au développement de la bactériologie médicale en France, 1870-1918
Auteur / Autrice : | Alain Contrepois |
Direction : | Patrice Pinell |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Épistémologie et histoire des sciences exactes et des institutions scientifiques |
Date : | Soutenance en 1998 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Mots clés
Résumé
Entre 1870 et 1918, c'est toute la ''pathologie infectieuse'' qui se constitue en france. Celle-ci ne se construit pas uniquement autour de la bacteriologie, il s'agit d'une reorganisation plus globale. Aux signes, symptomes et lesions reperables sur le malade vivant, les cliniciens essaient d'associer un ''germe''. Il y a elaboration progressive d'une semiologie clinique des ''maladies infectieuses'', evolution de la demarche diagnostique, des techniques de ''traque du germe'' et de la therapeutique anti-infectieuse, parallelement au developpement des techniques bacteriologiques d'isolement et de culture des germes. Vers 1870, cette ''theorie des germes'' pas encore pasteurienne s'inscrit dans une anatomo-clinique deja constituee, quitte a la remanier. La question de l'etiologie, devenant centrale, ne se pose pas sur un terrain vierge. Dans les annees 1880, des cliniciens hospitaliers tels s. Jaccoud, g. Dieulafoy ou c. Bouchard, refusent d'opposer la medecine clinique et la medecine de laboratoire, affirmant au contraire la necessite de les associer. C'est en se basant sur l'observation clinique que les medecins presument de la nature infectieuse d'une maladie; la bacteriologie y ajoute un element diagnostique et etiologique. A la fin du xixe siecle, l'idee de soumettre le diagnostic clinique au ''verdict'' de l'examen bacteriologique prend progressivement consistance: ''traquer'' les germes en effectuant des prelevements ensemences ensuite sur des milieux de culture. Cela implique un travail de laboratoire etroitement associe a la demarche diagnostique medicale. Bouchard recherche activement les antiseptiques les mieux appropries pour lutter contre certaines maladies infectieuses. Selon lui, pour juger de la valeur therapeutique d'un antiseptique, il faut etablir qu'il raccourcit la duree et combat les effets d'une maladie infectieuse. L'argument fondamental est bien clinique. Mais au prealable, il faut s'assurer que le medicament agit sur la culture du microbe in vitro et qu'il est le moins toxique possible chez l'animal. Bouchard, au debut du xxe siecle, constitue la classe des ''maladies infectieuses'' qu'il distingue en deux sous-groupes, selon que l'agent etiologique est specifique on non. A la faculte de medecine de paris, il existe une ''bacteriologie medicale'' qui se structure autour d'un dispositif ''maladies infectieuses'', competitif par rapport a l'institut pas