Thèse soutenue

Contribution à l'étude de la réponse immunitaire induite par l'immunisation par l'ADN : anticorps et récepteurs cellulaires pour immunisation par l'ADN

FR
Auteur / Autrice : Hakima Sbai
Direction : Robert Whalen
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Médecine
Date : Soutenance en 1998
Etablissement(s) : Paris 5

Résumé

FR

L'immunisation par l'ADN est une nouvelle approche vaccinale. Elle consiste en l'introduction de l'ADN exprimant une protéine antigénique d'un pathogène dans les cellules d'un hôte. Si cette approche a déjà montré son efficacité dans plusieurs modèles animaux de maladies infectieuses, le mécanisme de son fonctionnement est encore mal connu. Nous avons donc entrepris l'étude du mécanisme d'activation des cellules T cytotoxiques (CTLs) chez la souris à la suite de l'immunisation par cette méthode. Nous avons pour cela choisi le modèle du virus de l'hépatite B (VHB) dont l'une des caractéristiques intéressantes est la forte réponse CTL obtenue après injection intramusculaire d'ADN exprimant l'antigène de surface du VHB (AgHBs). Dans la première partie de cette thèse, nous avons cherché à savoir si la sécrétion de l'antigène par les cellules transfectées était obligatoire pour le développement de la réponse CTL comme l'avaient suggéré d'autres résultats. Les souris ont été immunisées par des plasmides exprimant soit une forme non sécrétée de l'AgHBs, soit la forme sauvage sécrétée. Les résultats obtenus montrent que l'activité CTL est identique que l'AgHBs soit sécrété ou non. Ainsi, la sécrétion ou la libération de la protéine après immunisation par l'ADN, n'est pas nécessaire pour activer les CTLs. On peut donc conclure que le transfert de la protéine vers les cellules professionnelles présentatrices de l'antigène (ACPs) n'est pas un mécanisme indispensable pour l'activation des cellules T. Ces résultats suggèrent donc que la capture directe de l'ADN par les APCs (cellules dendritiques ou macrophages) est une conséquence majeure de l'immunisation par l'ADN. Dans la seconde partie de ce travail, nous avons essayé de mieux comprendre les caractéristiques structuraux de l'épitope CTL de l'AgHBS reconnu chez les souris BALB/c. Ces connaissances pourraient nous renseigner sur les possibilités de moduler la réponse cytotoxique. L'ADN plasmidique exprimant l'AgHBs a été modifié de façon à ce que chacun des douze acides aminés de l'épitope CTL (Ld) soient individuellement substitué par le résidu alanine. La réponse cytotoxique induite chez la souris a été analysée un mois après immunisation par chaque plasmide. Cette étude a permis d'identifier les résidus essentiels pour l'induction de la réponse CTL. Nous avons également remarqué que certaines mutations conduisaient à une activité CTL plus forte que celle obtenue avec l'épitope Ld non muté. La réactivité de ces '' hyperagonistes '' indique clairement des réactions croisées avec la séquence sauvage de l'épitope CTL. Ces résultats soulèvent donc la possibilité d'utiliser des séquences agonistes comme un moyen de recrutement de CTLs de différents répertoires T qui réagissent néanmoins avec l'épitope naturel. Cette stratégie d'immunisation, encore très peu explorée, peut stimuler la réponse CTL chez des individus qui, pour une raison ou une autre, ne réussissent pas à initier une telle réponse lors d'un contact avec le pathogène. Nos résultats permettent ainsi de mieux comprendre le mécanisme d'induction de la réponse immunitaire après immunisation par l'ADN. Ils suggèrent quelques applications thérapeutiques possibles avec une telle approche vaccinale. Ce travail montre également que l'immunisation par l'ADN plasmidique permet de manipuler les séquences antigéniques avec un degré de facilité qui peut accélérer la recherche en vaccinologie.