Robin Hood, du paysan rebelle au noble justicier : étude diachronique des archétypes fondateurs du mythe de Robin Hood à travers quelques représentations trans-médiatiques du personnage
Auteur / Autrice : | Laurence Belingard |
Direction : | André Crépin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études anglaises |
Date : | Soutenance en 1999 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Résumé
Le mythe de Robin Hood, fondé sur des paires archétypales, remplit la fonction de tout récit mythique telle que l'ont définie Lévi-Strauss et Dumézil : il reflète la structure de l'esprit humain. Il est un jeu de l'esprit et un modèle à penser, un lieu d'expression des catégories qu'utilise la pensée humaine pour fonctionner. Son rôle est de dessiner ces catégories et creuser les écarts qui les séparent. Cette étude, qui privilégie une approche sociologique de l'impact du personnage, mais use aussi de psychanalyse, s'attache à montrer le processus de mythification du cycle littéraire de Robin Hood. Ce processus a été rendu possible par le renforcement au cours des siècles d'une dialectique de l'opposition présente en filigrane dès l'origine, dialectique qui a permis de préciser la nature catégorielle des composantes de la légende et ainsi lui conférer ce rôle de structuration dont parle Lévi-Strauss. Après un premier chapitre consacré à l'installation du personnage dans une perspective chronologique, viennent les études de trois paires archétypales et des rapports qu'elles entretiennent avec le contexte social des périodes traversées. La première s'intéresse aux notions d'interdit et de transgression et à l'évolution de l'équilibre entre ces deux pôles, qui se rompt pour laisser place à une lecture conformiste du mythe du rebelle. Les thèmes de nature et culture sont ensuite évoqués en particulier en relation avec le mouvement romantique. La troisième évoque l'opposition entre pulsion de vie et instinct destructeur, qui permet de compléter par une lecture individuelle un mythe social. Enfin un dernier chapitre s'attache à montrer comment cette dialectique de l'opposition trouve une expression supérieure de réconciliation de ses concepts antagonistes dans l'omniprésence d'un motif carnavalesque.