Georges Darien et l'anarchisme littéraire
Auteur / Autrice : | Valia Gréau |
Direction : | André Guyaux |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 1998 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Résumé
L'étude de l'engagement anarchiste de Georges Darien (1862-1921) repose sur une analyse précise de l'œuvre littéraire et journalistique de l'auteur, de la réception de celle-ci, de sa correspondance en partie inédite, de sa vie, et du contexte historique et culturel contemporain. Entre 1886 et 1890, Darien, qui fréquente la jeune génération littéraire, fait ses débuts sur la scène littéraire avec « Bas les cœurs! » et « Biribi », et sa pièce « Les chapons » fait scandale. Il est perçu comme un écrivain subversif, un antimilitariste, un naturaliste ; mais par les thèmes qu'il aborde, le nationalisme, la défaite de 1870, la critique du conformisme bourgeois, et par la façon si personnelle dont il les traite, avant tout parce qu'il s'inspire de sa propre expérience, Darien est d'abord un écrivain contestataire, un anarchiste qui s'ignore, car il n'utilise pas ce terme avant 1890. La période qui va de 1890 à 1897 est celle de l'engagement. Tout en continuant à critiquer le nationalisme revanchard, Darien se détourne, par haine du parlementarisme, des possibilités d'action légale, que présente notamment le socialisme. Apres avoir défendu les actes terroristes dans « L'en dehors » et publie sa revue « L'escarmouche », il fuit la France en juillet 1894. Cependant ce militantisme va de pair au fil des ans avec une revendication accrue de liberté individuelle : Darien finit par prendre ses distances avec l'anarchisme dans « Le voleur », au nom de l'individualisme. A partir de 1898, il poursuit cette évolution qui l'amène à tenir des propos toujours plus extrémistes. Il reste cependant fidèle à l'idéal libertaire, et relève de la catégorie des anarchistes individualistes, de ceux qui par mépris de la soumission populaire, s'en remettent à l'action individuelle violente. De même, la voie réformiste qu'il choisit dans ses dernières années ne constitue pas un reniement de son passé mais une manifestation peu commune de l'idéal libertaire.