Thèse soutenue

Réflexions et rêveries sur les jardins en France (1761 à 1808)

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Auteur / Autrice : Sophie Lefay
Direction : Michel Delon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance en 1998
Etablissement(s) : Paris 4

Mots clés

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Résumé

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Les jardins dits «pittoresques » sont envisagés à travers le corpus des textes français qui leur sont consacrés de 1761, date de la Nouvelle Héloïse à 1808, année qui voit la parution de la Description des nouveaux jardins de la France et de ses anciens châteaux d’Alexandre de Laborde. L'objet du travail est d'analyser ce corpus et d'en comprendre la diversité et l'abondance. Une première partie s'intéresse d'abord au corpus envisagé surtout dans sa diversité formelle. La dimension littéraire de ces textes est abordée dans une deuxième partie intitulée «une fiction ». Un troisième volet tente d'exposer les éléments constitutifs de cette esthétique, essentiellement paradoxale. Dans la mesure où les jardins sont perçus selon des conceptions anthropocentriques, c'est comme psychologie et comme morale qu'ils sont enfin évoqués. Son succès, le jardin le doit, semble-t-il, au fait qu'on voit en lui la possibilité d'une synthèse d'un univers contradictoire et l'espoir d'une réconciliation des contraires. Parvenant tout à la fois à représenter et éloigner la nature, il met en scène ses menaces et les écarte en conciliant les apparences de la liberté et la réalité d'une organisation rigoureuse. L'utile et l'agréable, réunis à cette occasion, permettent de satisfaire les besoins des plus humbles et évitent au promeneur plus favorisé l'indécence d'un plaisir inique. Le jardinage accède en outre au statut d'un art qui met l'accent sur la réception au détriment de la fabrication et manifeste ainsi, une fois de plus, les privilèges du moi. Tout ceci cependant, comme le dit Julie dans la Nouvelle Héloïse, ne peut se faire «sans un peu d'illusion ». Le triomphe de la fiction est aussi celui des textes qui, sur une réalité nécessairement décevante, assurent la victoire définitive de l’imaginaire.