Thèse soutenue

Études sur l'application du langage tonal

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Auteur / Autrice : Vincent Arlettaz
Direction : Serge Gut
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Musicologie
Date : Soutenance en 1998
Etablissement(s) : Paris 4

Mots clés

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Résumé

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Deux aspects encore trop mal connus de la naissance du langage tonal ont fait l'objet de cette étude; il s'agit respectivement : 1. De l'apparition des altérations d'attractivité (sensibles), qui ont fait évoluer les modes ecclésiastiques vers les modes majeur et mineur. Cette apparition est souvent le résultat de l'intervention de l'interprète (musicaficta), ce qui rend particulièrement difficile de suivre l'évolution de cet aspect, suite à la perte des traditions orales anciennes. 2. De l'introduction, dès le début du XVIIe siècle, des dissonances caractéristiques (septièmes sur la dominante, sixtes ajoutées sur la sous-dominante), et plus tard des neuvièmes de dominante, septièmes diminuées et septièmes de sensible, ainsi que des sixtes augmentées et des septièmes d'espèce. Pour le premier de ces deux points, une étude parallèle des sources vocales, des traités théoriques et des tablatures instrumentales montre que le principe d'attractivité, apparu vers la fin du XIIIe siècle, et généralisé dans le courant du XIVe siècle, sera contesté, voire exclu, par la musique nordique (flamands, allemands) entre la fin du XVe siècle et le milieu du XVIe siècle (tablatures allemandes de Gerle, Büchner, Clemens Hor, traités théoriques flamands de Ghiselin Danckerts, Adrien Petit Coclico, musique vocale de Ockeghem, Josquin, Iaac, Gombert, etc. ). Pour les nouvelles dissonances, c'est également l'irrégularité de l'évolution qui frappe surtout. Certaines d'entre elles atteignent leur maturité très rapidement (notamment la septième de dominante, des 1620-40 dans l'école romaine), mais ne passeront aux autres écoles que beaucoup plus tard. D'autres dissonances, après une apparition précoce très spectaculaire (par exemple la sixte augmentée chez L'Estocart, 1582, et la neuvième de dominante chez Cesti, 1668), subiront une longue période de régression, pour ne devenir usuelles que vers la fin du XVIIIe siècle.