Le concept d'amour chez Søren Kierkegaard : la fondation de l'existence comme drame
Auteur / Autrice : | Francis Métivier |
Direction : | Jean-François Marquet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 1998 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Résumé
L'amour est marqué du saut du paradoxe dans une vie qui réclame de satisfaire tour à tour trois exigences opposées, celle du plaisir instantané de l'esthétique, celle du devoir éthique des époux, celle de la foi religieuse en l'éternel. L'amour est un miroir, un atome, de l'existence. Son drame fondamental se décline autour du rapport antinomique entre une subjectivité qui tient du pathos et cette même subjectivité qui tient d'une nature dialectique. L'alternative existentielle de l'amour provoque ainsi la dialectique existentielle de l'amour. L'acte de l'existence et de l'amour est double, pathétique et naturel, dialectique et artistique, là où la dramatisation est revanche de l'homme sur la donne existentielle. Mais l'amour divin est toujours premier, préétabli, et fait du rapport d'amour un rapport à trois, ou entrent en jeu le moi et le prochain, envers l'amour qui est de toute éternité. L'amour à deux est instable ; l'amour divin est guidé par la permanence. Ainsi est christ qui aime universellement et sans distinction ; ainsi est l'homme-dieu qui, par son imitation poétique et existentielle de l'amour de dieu, s'en rapproche. L'amour de dieu est création, l'amour de l'homme est imitation. L'amour du prochain est le même pour tous, quand l'amour strictement humain reste de l'ordre de la prédilection voire de l'intérêt rationnel et vaniteux. La foi, toujours édifiante dans ces actes, nous enseigne que l'amour ne réfléchit pas, n'hésite pas, n'attend pas.