Thèse soutenue

Les protestants de l'ancien colloque du Berry de la Révocation de l'édit de Nantes à la fin de l'ancien Régime (1679-1789), ou l'inégale résistance de minorités religieuses

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Auteur / Autrice : Didier Boisson
Direction : Jean-Pierre Poussou
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 1998
Etablissement(s) : Paris 4

Résumé

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Jusqu'en 1685, les protestants du colloque du Berry sont très minoritaires : la plupart des communautés sont isolées (Aubusson, Corbigny, Issoudun), mais les plus importantes se localisent dans le val de Loire (Sancerre, Chatillon-sur-Loire et Gien). Dans les années qui précédent l'Edit de Fontainebleau, les protestants résistent aux persécutions, malgré l'action du clergé catholique et la destruction de temples. Au XVIIIe siècle, ils subissent des persécutions qui sont plus importantes en période de paix extérieure et pour lesquelles les intendants jouent un rôle considérable. Le clergé catholique cherche à convertir sincèrement les nouveaux catholiques, mais il ne comprend pas la politique royale : il souhaite davantage de fermeté. La révocation est responsable de la dispersion de nombreux protestants dans le royaume : les villes d'Orléans et surtout de paris servent de refuge. Le nombre de départs vers les pays étrangers varie beaucoup d'une communauté à une autre. Les biens des fugitifs peuvent être saisis, mais le pouvoir se revele souvent incapable de les gérer correctement. Les communautés protestantes résistent à Sancerre, Chatillon-sur-Loire et Asnières-les-bourges, ailleurs elles disparaissent. Le culte peut ainsi continuer grâce principalement à l'ancrage du calvinisme parmi les éléments populaires, vignerons et artisans. Les notables se convertissent, quittent la région ou ne participent au culte public que tardivement. La composition socioprofessionnelle des communautés s'est peu modifiée au XVIIIe siècle : celle d'Asnières n'est toujours composée que de vignerons, celle de Chatillon-sur-Loire est partagée entre notables et vignerons, mais celle de sancerre voit disparaitre ses élites. Quand l'édit de 1787 est promulgue, la tolérance n'est pas admise par tout le monde, en particulier par le clergé.