Madame Roland et son monde intellectuel
Auteur / Autrice : | Françoise Leblond |
Direction : | Sylvain Menant |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 1998 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Résumé
Ce travail est l'aboutissement d'une démarche qui m'a conduite à la rencontre de Madame Roland en 1993 pour un mémoire de maîtrise dont le sujet était : Madame Roland et l'éducation, puis pour un diplôme d'études approfondies en 1994 : Madame Roland et son monde intellectuel. Madame Roland, née Marie-Jeanne Phlippon en 1754, a été guillotinée à l’âge de trente-neuf ans en 1793, après avoir été incarcérée à la prison de l'abbaye à Paris. Bien que la terreur se soit chargée de fournir un dénouement tragique à son existence, sa biographie pourrait se résumer à quelques banales indications sur une enfance protégée dans le Paris bourgeois du milieu du XVIIIème siècle : le catéchisme et les amies de couvent, un mariage avec un homme de sa condition, Jean-Marie Roland de la Platière, la naissance d'une fille, Eudora. Son monde intellectuel, que la lecture fébrile des philosophes a développé, fait la part belle à l'imagination et à la sensibilité : son enthousiasme pour les idées révolutionnaires, sa passion secrète pour Buzot, sa frénésie politique des dernières années lorsque Roland devient ministre de l'intérieur, en témoignent. Madame Roland est l'observateur privilégié d'un monde intellectuel qui, dans l'histoire de la pensée occidentale, constitue un moment décisif : la seconde moitié du XVIIIème siècle. Elle est surtout une autodidacte. Le choix que nous avons fait ici d'insister sur le rôle de l'éducation, de la philosophie et de la politique est étroitement lié à son autobiographie comme expression des valeurs bourgeoises, sur le point de s'émanciper d'une société basée sur les privilèges de naissance et de propager des valeurs nouvelles. Ses mémoires mettent en scène son monde intellectuel, et cette source d'information est si riche qu'entre l'histoire des structures et celle de son expérience, elle ouvre la voie à une véritable histoire des enjeux de l'autoformation dans la bourgeoisie féminine en France.