Le discours en Égypte ancienne : éloquence et rhétorique à travers les textes de l'Ancien au Nouvel Empire
Auteur / Autrice : | Laurent Coulon |
Direction : | Nicolas Grimal |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 1998 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Résumé
Cette thèse porte sur le discours en Égypte ancienne et les différentes formes de valorisation et de codification dont il est l'objet, en tant qu'activité sociale aussi bien qu'en tant que forme et thème littéraires. La problématique posée concerne donc la manière dont les égyptiens anciens se sont représenté le discours et ses pratiques, son importance, ses fonctions et sa valeur esthétique. La méthode suivie est fondée sur une approche pragmatique ou les textes de l'ancien au nouvel empire évoquant la dimension du discours (autobiographies, enseignements, inscriptions royales, textes littéraires ou religieux) sont mis en relation avec leur contexte sociologique et historique. Il est possible alors de dégager pour chaque période la place accordée à l'éloquence : on constate ainsi pour les périodes de pouvoir monarchique unifie l'existence d'une éloquence de cour, qui est l'instrument de distinction par excellence. La première période intermédiaire, période de repli local des provinces, offre au contraire l'image d'un développement sans précèdent d'une éloquence politique au sein d'assemblées où est engagé l'avenir du groupe social. Le discours littéraire fait aussi l'objet d'une étude dans la mesure où il construit une réflexion sur le rôle du discours. Au moyen empire, des œuvres comme l'oasien ou les lamentations de khakheperreseneb posent des interrogations profondes sur l'incommunicabilité sociale ou la perte de référence d'un discours officiel qui n'a de justice que les apparences. Au nouvel empire, la littérature ayant acquis une autonomie plus grande au sein de la sphère du discours, projette l'image d'une rhétorique toute puissante qui se joue du vrai et du faux. L'étude débouche enfin sur une tentative d'appréciation de la rhétorique égyptienne dans sa spécificité et notamment à travers les liens qu'elle entretient avec le discours magique.