Thèse soutenue

L'ontologie du contingent selon Jean Duns Scot : les origines du possible et la représentation en Dieu

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Auteur / Autrice : Rogério Da Costa Santos
Direction : Jean-Luc Marion
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 1998
Etablissement(s) : Paris 4

Résumé

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Le présent travail cherche à éclaircir, à travers une analyse historique, le tournant imprimé par Duns Scot à la conception du possible au début du XIVème siècle. La première partie est caractérisée par l'analyse d'un problème précis : c'est en se connaissant soi-même (comme cause), que Dieu connait toutes les choses. Cette formule, dont l'origine est attribuée à Themistius et aussi à Denys l'aréopagite, a eu un essor fulgurant pendant tout le XIIIème siècle. Or, à la fin du XIIIème siècle cette formule semble être épuisée, et c'est là que l'on peut constater l'importance d'Henri de Gand dans ce processus. En effet, sous l'inspiration d’Avicenne, il a infléchi la connaissance divine vers des objets secondaires de l'entendement, auxquels il a attribué un être d'essence. Henri propose que les choses sont maintenant connues par dieu en elles-mêmes, c'est-à-dire, comme des objets qui s'opposent à la pensée divine en lui-même, donc objectivement. Mais c'est avec Duns Scot que la formule de Denys va souffrir son inflexion majeure, c'est-à-dire, au moment où il fait passer la représentation vers la sphère de la pensée divine elle-même. Ceci dit, cela impliquera tout un remaniement des notions, comme celles de l'exemplaire et de l'imitation, mais surtout, elle doit nous ouvrir sur une dimension radicale du possible, un possible qui n'est plus simplement le corrélatif d'une puissance. En effet, en passant par le crible de la représentation (divine et humaine), l'ontologie sera désormais fondée sur l'antériorité de la question : qu'est-ce que l'on peut penser ? Ceci signifie que le caractère de ce qui est pensable passera à constituer le premier registre de l'ontologie, car la question sur l'étant en tant qu'étant sera d'abord, et à partir d'ici, celle de l'étant comme pensée ou comme cogitable.