L'oeuvre de John Wideman : une écriture de la clandestinité

John edgar wideman and the writing of the clandestine

• Auteur / Autrice : Tatiana Weets
• Direction : Christine Savinel
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Littérature américaine
• Date : Soutenance en 1998
• Etablissement(s) : Paris 3

Mots clés

Mots clés contrôlés

Critique et interprétation

Wideman, John Edgar (1941-....)

Littérature américaine -- Auteurs noirs américains

Résumé

John edgar wideman est l'auteur d'une oeuvre dense et complexe. Qu'il s'agisse de romans, de nouvelles, d'essais ou de memoires, l'oeuvre se caracterise par la souplesse de sa langue qui inclut toutes sortes d'influences : celle de t. S. Eliot mais aussi celles d'autres ecrivains afro-americains, celle du blues, celle du passe de l'auteur. Il en resulte une voix tres specifique ou se melent lyrisme et realisme. C'est la creation de cet idiome qui permet a john wideman de se reapproprier les histoires de sa communaute en les racontant dans une langue qui ne les trahit pas. Les difficultes de l'ecriture ne sont donc pas attribuable a un seul desir d'experimentation litteraire mais, plus fondamentalement, a la recherche d'un langage qui permette a ces histoires eminemment personnelle - souvent douloureuses et secretes - de se dire. Toutefois ces ecrits qui traitent principalement du temoignage, du devoir de memoire ou encore de l'heritage et qui sont ancres dans le personnel resonnent aussi d'enjeux collectifs. Cette etude de l'oeuvre de wideman comme ecriture de la clandestinite est ternaire, elle s'interesse d'abord a la clandestinite de l'oeuvre par rapport a une certaine norme narrative, puis a la clandestinite des textes vis-a-vis d'eux-memes, a tout ce qui demeure irreductiblement secret, et finalement a la clandestinite de l'oeuvre par rapport aux absences qui la motivent. Une fois ces pistes suivies on se rend compte que si ces textes resistent autant a l'analyse c'est qu'en eux cohabitent des systemes mutuellement exclusifs, ceux de la parole et ceux du silence. Autrement dit, l'ecriture est paradoxalement le lieu du secret, de la clandestinite. Et si cette oeuvre est scindee et scindante c'est donc qu'elle renvoie inlassablement a cette impossibilite d'ajuster l'ordre du souhait a celui du reel.

John edgar wideman is the author of multilayered, complex texts. His novels, stories, memoirs and critical essays are characterised by the fluidity of their language and style which reflect a broad array of influences ranging from t. S. Eliot to past and present african-american writers as well as the blues. A most prominent influence is the author's past. The result is the creation of a very specific voice where lyricism and realism coexist. It is the creation of this personal idiom which has enabled wideman to reappropriate the stories of his community and to tell them in a language that does not betray them. The complexities of wideman's writing reveal his interest in literary experimentation but more fundamentally the necessity of a search for a form that will allow these stories, often verging on the unspeakable, to be spoken. These texts which mostly deal with testimony, memory and inheritance and which are thus profoundly personal nevertheless retain a collective value. In drawing from the most intimate wideman reaches the universal. This study of wideman's works as the writing of the unspeakable is threefold and relies mostly on the technique of close reading. It deals first with wideman's narrative choices and their opposition to what could be termed a narrative norm. My study then turns to the way in which the unspeakable and its metaphors inform these texts and finally with the links between loss, or absence, and writing. Ultimately this study concludes that if wideman's texts are so resistant to analysis it is largely because they attempt at recovering all that has been forgotten, at naming the nameless.