La politique extérieure des Etats-Unis vis-à-vis du Maghreb pendant les années Reagan
Auteur / Autrice : | Amina El Khalil |
Direction : | Jean-Michel Lacroix |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Monde anglophone |
Date : | Soutenance en 1998 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Mots clés
Résumé
Cette thèse montre que les relations entre les Etats-Unis et le Maghreb durant les années Reagan ont été d'une intensité jamais atteinte auparavant. Cette intensité doit autant à la nature de la politique extérieure de l'administration Reagan (retour du leadership américain sur le monde, endiguement et recul de l'influence soviétique, renforcement des alliances avec les pays allies, combat contre le terrorisme international) qu'a la diversité des pays du Maghreb (monarchie au Maroc, république socialiste en Algérie, république en Tunisie, Jamahiriya, ou ''état des masses'', en Libye). Le Maghreb s'est inscrit dans la politique extérieure des Etats-Unis tour à tour comme un médiateur, un allie et une cible. Le rôle de médiateur a d'abord échu à l'Algérie, choisie en novembre 1980 par l’Iran comme intermédiaire dans la négociation pour la libération des otages américains. Ce fut ensuite au Maroc, secondé par la Tunisie et l'Algérie, de jouer un rôle de médiation dans le conflit israélo-palestinien (plan de Fès de 1982, rencontre Hassan II-Peres en 1986). Cela conduisit les Etats-Unis à se rapprocher de ces pays, d'autant plus que le Secrétaire d'état, Alexander Haig, était persuadé de l'importance stratégique de cette région du sud de la méditerranée. Si les Etats-Unis ont un intérêt géopolitique certain à rechercher des alliances au Maghreb (droits d'atterrissage sur les bases militaires marocaines, renforcement de l'aide militaire au Maroc et à la Tunisie pour endiguer l'expansionnisme libyen), ces derniers y trouvent également avantage (pour le Maroc, aide militaire et soutien diplomatique dans le conflit du Sahara, pour la Tunisie, aide militaire afin de l'aider à faire face aux ''appétits'' de son voisin libyen). Enfin, l'escalade des tensions entre la Libye et les Etats-Unis fit du Maghreb une cible lors des opérations de représailles américaines (opérations Prairie Fire et el dorado canyon en 1986).