Thèse soutenue

La réception de l'écrivain autrichien Thomas Bernhard dans la presse française : 1968-1991 : histoire et tribulations d'un succès ''littéraire'' ?

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Ute Weinmann
Direction : Gerald Stieg
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études allemandes
Date : Soutenance en 1997
Etablissement(s) : Paris 3

Mots clés

FR

Mots clés contrôlés

Résumé

FR  |  
EN

En france, thomas bernhard (1931-1989) est avec peter handke, l'ecrivain le plus connu de la litterature autrichienne contemporaine. Sa presence massive dans les medias francais a la fin des annees 80, coincide avec l'engouement des francais pour la culture de vienne fin-de-siecle et le retournement de l'image socio-politique de l'autriche d'une representation positive, en une representation negative. La supposition d'une evolution croisee de la reception de thomas bernhard et de l'image de l'autriche en france nous a conduit a decrire cette reception a travers la presse francaise, de demontrer son evolution et d'analyser ses articulations a l'aune des preoccupations et attentes hexagonales dans les annees 70 et 80. Apres une lecture esthetique et litteraire pendant la premiere periode (1968-1981) et des interpretations psychologiques pendant la phase autobiographique (1981-1985), se degagent pendant la derniere periode (1985-1991) une lecture ideologique de l'oeuvre et une mise en relief de bernhard-l'homme public en tant qu'imprecateur'' de l'autriche. Le rapport conflictuel entre l'ecrivain autrichien et son pays structure la reception journalistique, l'actualite socio-politique de l'autriche interfere dans les critiques de l'oeuvre. Cette politisation de la reception journalistique est due au retournement de l'image de l'autriche, mais aussi aux preoccupations internes a la societe francaise. Thomas bernhard, ecrivain classe parmi les plus grands de la litterature occidentale, represente aux yeux de la critique journalistique francaise, la mauvaise conscience de son pays, de l'autriche antisemite et nazie. Apres la mort de thomas bernhard, et une accalmie relative de l'acharnement mediatique francais contre l'autriche, ''l'esthetique de l'exageration'' de l'ecrivain autrichien est consideree a nouveau sous un angle autant litteraire qu'ideologique. La fascination exercee par l'oeuvre et par la personnalite de l'ecrivain repose desormais sur l'ambivalence, l'anbiguite et le paradoxe. Oscillant entre la scandaleuse autriche de waldheim et le mythe de vienne et de la mitteleuropa, les medias sont envahis par le topos autriche, dont les francais se mettent a percevoir la complexite contradictoire. Thomas bernhard est un des representants et des critiques exemplaires de cette autriche.