Thèse soutenue

L'énigme du monde, un problème phénoménologique : lecture de M. Merleau-Ponty et E. Levinas

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Auteur / Autrice : Agata Zielinski
Direction : Jacques Colette
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 1998
Etablissement(s) : Paris 1

Résumé

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La prise au sérieux de l'énigme du monde (selon l'expression de Husserl) ne laisse pas indemne la démarche phénoménologique : Merleau-Ponty et Levinas, successeurs de Husserl, sont des représentants de ce mouvement. L'objectif de ce travail est de montrer en quoi les deux auteurs restent pour une part fidèles à l'intuition husserlienne (en reproduisant certains gestes caractéristiques de la phénoménologie), et comment la question d'une transcendance à partir du monde les amène cependant à se tourner vers d'autres horizons que la sphère transcendantale. La question du monde comme problème phénoménologique les conduit aux limites de la phénoménologie ; : c'est en effet le point où se nouent corporéité et altérite. Le corps et l'autre sont ces choses mêmes ; auxquelles le monde permet de retourner, suivant un processus de réduction qui produit un changement du sens de la constitution (le monde est à la fois constituant et constitué. Ce tournant survient à partir d'une critique convergente du solipsisme de la cinquième méditation cartésienne. La question du monde, inscrite dans l'histoire philosophique dont héritent les deux auteurs (1ere partie), devient description de l'être au monde ; et de la corporéité (IIème partie) faisant apparaitre des différences, notamment quant au sens nouveau accorde à la transcendance dans l'immanence (un sens d'indétermination) : pour Merleau-Ponty, il n'y a de transcendance que dans l'horizon du monde, alors que pour Levinas, la transcendance ne peut se donner dans les limites du monde, afin de rendre compte de l'incommensurable altérite d'autrui. L'énigme du monde se double ainsi du mystère d'autrui (IIIeme partie). La question des relations entre le sujet et autrui dans le monde prend alors la tournure de la responsabilité envers autrui et envers le monde. De l'énigme de l'évidence du monde, nous passons à la complexité du monde commun, la reprise de la réduction ouvrant des dimensions éthiques et politiques.