La corruption entre le désir et la mort du politique
Auteur / Autrice : | Rosina Piñeyro |
Direction : | Bruno Lautier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance en 1998 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La corruption est abordée dans cette thèse dans le but de pousser la réflexion sur l'homme politique dans le monde contemporain. Il n'est pas question de résoudre un problème aux facettes multiples, au caractère é et constant, dont le seul problème de sa définition témoigne de l'ambiguïté qui lui est inhérente, mais de présenter, face à la domination des analyses économiques, une autre façon de le percevoir. Cette thèse soutient que trois problemes doivent etre visites pour une explication de la corruption : canonique opposition entre passion et raison, écart entre idealité et réalité, et dichotomie du monde de la raison. La logique de la rationalité a longtemps mené le combat contre les passions au nom de l'intérêt ou contre les enthousiasmes collectifs au nom de l'organisation, mais l'hypothèse de cet individu égoïste, utilitariste, n'est pas réaliste. L'enracinement de la vie morale se trouve dans le désir et toute la logique du pouvoir se trouve inscrite dans la phrase de Machiavel ''la nature nous a crées avec la faculté de tout désirer et l'impuissance de tout obtenir''. L'étude proposée se développe en trois étapes : l'analyse des constructions théoriques de l'objet d'étude, la déconstruction du concept de corruption lui-même présentant ses filiations et l'analyse du discours tenu par les acteurs politiques sur la corruption. Ces étapes peuvent aussi être considérées comme un exercice epistémologique qui montre que la raison humaine veut qu'il soit impossible de vivre un contenu autrement que sous une forme, mais en même temps, un autre mouvement inversé et contradictoire se dessine qui veut que les contenus nient la forme dans laquelle la raison veut les enfermer. Le jeu complexe de ce double mouvement constitue le vécu, unité de la forme et du dépassement de toute forme, et il est impossible à la pensée discursive de le concevoir. C'est le terrain où la corruption s'inscrit, ce qui explique qu'elle soit l'objet de perceptions et de représentations si divergentes ou qu'elle s'adapte continuellement à toute modification legislative.