La catégorie de la faute : approche comparative entre la théorie mbala de la République démocratique du Congo et la conception de Paul Ricoeur dans Finitude et culpabilité : Philosophie de la volonté 2
Auteur / Autrice : | Léon Matangila Musadila |
Direction : | Françoise Bonardel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 1998 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Résumé
Le texte que nous donnons à lire a pour objet une approche comparative entre la théorie Mbala d'Afrique et la conception ricoeurienne de la faute. En effet, l'investigation philosophique ricoeurienne est dominée par la problématique de l'énigme de l'empirique du mal dans sa triple dimension : métaphysique, morale et politique. Sur le plan métaphysique la question du mal est reductible à celle de la souffrance ou mal subi ; le mal moral ou mal commis relève de la responsabilité humaine; le mal politique est celui des institutions sociales. Ricoeur veut interpréter et prolonger par la réflexion le langage judéo-chrétien de la faute. À ses yeux, l'expérience vive de la faute n'est pas une donnée immédiate, mais exigence de la médiation d'un langage symbolique auquel recourt la confession des péchés. À cet effet, il relève trois catégories linguistiques qu'il considère comme les ''symboles'' primaires de la faute : la ''souillure'' comme ''quelque chose qui infecte du dehors'', le ''pêché'' comme ''une relation brisée et une puissance'' et enfin la ''culpabilité'' comme un sentiment d'iniquité. Les symboles primaires se trouvent médiatisés par le mythe qui est une parole qui permet aux symboles primaires de s'offrir sous forme de récit. Pour Paul Ricoeur, le mythe est un symbole au second degré. Il parle essentiellement des mythes de la création et de la chute , de l'âme exilée et du mythe tragique. Cependant, il proclame les limites de sa philosophie de la volonté face aux cultures indienne et chinoise. Il considère cependant que la civilisation africaine et d'autres coïncident avec le passé occidental tel qu'il est ''aboli ou enfoui dans l'oubli''. Y-a-t-il donc une philosophie de la faute qui, sans tomber dans le dogmatisme, puisse prétendre à une validité universelle et parler au nom de toutes les cultures ? Si on peut le croire, peut-on pour autant le démontrer par le moyen de la raison ou par l'histoire? N'est-ce pas un préjugé philosophique que de croire à une théorie de ''sédimentation'' qui ferait de certaines cultures, dont la notre, une couche inférieure par rapport au judéo-christianisme ? Notre travail a deux parties. La première est l'étude de la catégorie de la faute telle que Paul Ricoeur la décrit dans certaines de ses oeuvres notamment dans finitude et culpabilité. Philosophie de la volonté 2.