Thèse soutenue

L'affirmative action en question : les étudiants noirs à Harvard, Yale et Princeton (1960-1992)

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Auteur / Autrice : Julie Thermes
Direction : André Kaspi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 1998
Etablissement(s) : Paris 1

Résumé

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Cette thèse est une étude historique des politiques universitaires d'affirmative action mises en place aux États-Unis. Menée sous la forme d'une monographie, elle a pour objet les programmes développés pour les étudiants noirs dans trois universités prestigieuses de la Côte-Est : Harvard, Yale et Princeton. L'objectif est de mettre en évidence la genèse de l'affirmative action sur ces campus et son évolution entre 1960 et 1992, à partir des archives des universités, et en particulier de statistiques (scores au SAT et taux d'admission des étudiants par groupes ethniques). Les conclusions sont les suivantes. L'affirmative action a été adoptée, sans être formalisée, des 1963. Trois facteurs en sont à l'origine : la tradition de ségrégation raciale des universités ; le mouvement pour les droits civiques et la politique raciale de Kennedy ; le traitement préférentiel déjà accordé à certains étudiants pour diversifier les promotions. Apres être institutionnalisée à la fin des années 1960, l'affirmative action évolue en deux temps. Les années 1970 constituent un âge d'or : les étudiants noirs, recrutés dans les ghettos, bénéficient d'une préférence importante et voient leur nombre progresser. L'administration finance la création de centres culturels. Des programmes d'études afro-américaines, à l'approche militante, se développent. À l'extérieur du campus, gouvernement fédéral, cour suprême et fondations privées soutiennent cette initiative ; à l'intérieur, la communauté universitaire réagit favorablement. Dans les années 1980, l'affirmative action recule : les étudiants noirs, issus de la classe moyenne, sont admis avec de meilleurs résultats et leurs effectifs stagnent. L'administration préfère prôner l'intégration raciale que soutenir les centres culturels. Les études afro-américaines sont fragilisées. Enfin, si enseignants et étudiants tolèrent toujours l'affirmative action, l'appui du gouvernement se réduit et les universités subissent les attaques de la new right.