Thèse soutenue

De l'inachevé au cinéma

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Auteur / Autrice : Catherine Orard
Direction : Marc Jimenez
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Esthétique
Date : Soutenance en 1998
Etablissement(s) : Paris 1

Résumé

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Une premiere partie philosophique énonce les présupposés théoriques de la thèse, méditation sur les ambitions de la recherche et sur ses limites ; réflexion sur les notions d'oeuvre d'art et de création, de fini et de non-fini, de totalité et de fragmentation, de perfection et d'incomplétude, de désir. . . En référence aux propos de T. W. Adorna M. Blanchot, W. Jankelevitch. . . D'où vient la valorisisation de l'achèvement, de l'accomplissement ? Que recouvre le besoin de perfection ? L'inachèvement n'est-il pas une réalité inhérente à l'acte même de créer, un mode d'existence de la création ? Ces questions conduisent à une relativisation des paramètres qui entrent dans la définition de l'oeuvre d'art classique, ''forme close'', quintessence de la perfection. Dans le cadre de cette problématique de depart, la thèse se propose d'étudier un large corpus cinématographique. Fellini, Ruiz, Cassavetes, Rivette, Antonioni, Resnais, Wenders, Kiedovski, Tarkovski - ou comment la question s'est posée pour le cinéma de se dérober à sa propre maitrise, à une conception classique de l'oeuvre cinématographique où conservent leur valeur les notions de début et de fin, de développement logique, de sens global. . . Mouvement et déplacement perpétuel, accumulation boulimique et dépense improductive, polyvalence du réel et métamorphoses ; ouverture à l'inattendu et au hasard, improvisation d'une oeuvre qui se veut ouverte et non expression d'idées préconçues ; développement antidramatique de la ''matière vivante du réel'', distorsions, detours, suspension du recit, reconduction de l'énigme ; errance, impossibilité de demeurer ; liberté d'interprétation. . . Chaque cinéaste nous propose d'étudier une facette de l'inachèvement au cinéma. Leurs films nous offrent l'image même du mouvement, une mobilité du temps, ses hésitations et son rythme : la formation sous la forme. Le processus de production est mis en valeur, au détriment du produit fini ; le film devient lieu du risque, de réserves, d'attente, de faillite aussi. Les images luttent contre tout effet de solidification laissant la route du sens ouverte et comme indécise. . .